SOLARIS
, coll. Solaris (revue) n° 183 Dépôt légal : juillet 2012 Première édition Revue, 160 pages, catégorie / prix : 10 $ ISBN : néant Genre : Imaginaire
1 - Joël CHAMPETIER, Éditorial, pages 3 à 5, éditorial 2 - Jean-Louis TRUDEL, Le Jardin des derniers humains, pages 7 à 28, nouvelle, illustré par Marc PAGEAU 3 - Mario TESSIER, Aux frontières de l'impossible, pages 29 à 42, nouvelle, illustré par Mario GIGUÈRE 4 - Geneviève F. GOULET, Petit Poucet en salade, pages 43 à 44, nouvelle, illustré par Julie MARTEL 5 - Philippe-Aubert CÔTÉ, Le Disséminateur, pages 45 à 48, nouvelle, illustré par Julie MARTEL 6 - Guillaume BOURQUE, L'Étrange cas du 234, Joseph-Bouchette, pages 49 à 57, nouvelle, illustré par Marc PAGEAU 7 - Romain BENASSAYA, Les Amants liquides, pages 59 à 72, nouvelle, illustré par Marc PAGEAU 8 - Luc DAGENAIS, Les Dieux pure laine, pages 73 à 88, nouvelle, illustré par Marc PAGEAU 9 - Steve STANTON, Une parfaite correspondance (Perfect Match, 1992), pages 89 à 102, nouvelle, trad. Pascal RAUD, illustré par Marc PAGEAU 10 - Martin HÉBERT, La Science-fiction et l'anthropologie : des récits entrecroisés - Partie 1 : Des origines aux livres-univers, pages 103 à 124, article, illustré par Suzanne MOREL 11 - Mario TESSIER, Les Carnets du Futurible : Le Thérémine, ou la première musique électronique, pages 125 à 142, article, illustré par Suzanne MOREL 12 - Marc Ross GAUDREAULT & Pascal RAUD, Les Littéranautes, pages 143 à 147, critique(s) 13 - COLLECTIF, Lectures, pages 148 à 160, critique(s)
Critiques
Franchement bon, ce Solaris 183, et pour le moins copieux.
Le numéro commence par une nouvelle de Jean-louis Trudel, « LeJardindesderniers humains », texte lauréat du prix Solaris 2012 que j'ai trouvé plein de bonnes idées, mais assez faible sur le plan scénaristique. On ne comprend guère l'implication des officiels dans cette histoire (c'est expliqué, mais peu convaincant). On aimerait aussi en savoir plus sur les Haïdas, ce peuple amérindien de la côte ouest du Canada auquel le personnage principal, sculpteur, appartient. Une trame plutôt faible, donc : un sculpteur amérindien vient sur la côte italienne réaliser des totems « modernes » qui seront les témoins de l'inéluctable montée des eaux. Cela dit, certains détails font mouche et l'ensemble se lit avec plaisir, même si on tique çà et là. Suit une très bonne nouvelle de Mario Tessier, façon article wikipédia, sur une série télé qui n'a jamais existé, lointain ancêtre québécois des X-Files. Très bonne, car d'habitude ce genre de textes devient vite ennuyeux, se transformant en une lourde soupe de clins d'œil. Tessier n'échappe pas à ces derniers, mais les utilise à bon escient. Autre réussite, la nouvelle idiote et jouissive de Guillaume Bourque, « L'Etrangecasdu234,Joseph-Bouchette », où des jeunes organisent une fête heavy metal-marijuana-alcool qui sombre surnaturellement — horreur ! — dans le rap. Suit une jolie découverte en la personne de Romain Benassaya, qui signe ici son premier texte publié et se fait d'emblée remarquer avec ses « Amants liquides », un chouette space op' old school qui louvoie adroitement entre romantisme et grivoiserie (on pense à George R. R. Martin, une couche de noirceur en moins, et Robert Sheckley). Steve Stanton, lui, avec « Une parfaite correspondance », charge son bazooka d'un futur TRES sombre et nous tire en pleine face. Comme dirait l'autre, à genoux, le souffle coupé : « Ça picote un peu. » Facile, sans doute, mais diablement efficace.
Parmi les rubriques habituelles, on notera l'excellent article de Mario Tessier (encore lui !) sur le thérémine, premier instrument de musique électronique.
Le meilleur Solaris depuis longtemps.
Thomas DAY Première parution : 1/10/2012 dans Bifrost 68 Mise en ligne le : 23/7/2017