1 - Ketty STEWARD, Éditorial, pages 2 à 3, éditorial 2 - Lesley Nneka ARIMAH, Qui t'attendra sur le pas de la porte ? (Who Will Greet You at Home, 2015), pages 6 à 19, nouvelle, trad. Thomas BAUDURET 3 - Oulimata GUEYE, La Science-fiction africaine, pages 20 à 24, article 4 - Diane AWERBUCK, Leatherman (Leatherman, 2015), pages 25 à 36, nouvelle, trad. Florence DOLISI 5 - Relme DIVINGU, Un Amour impossible (An Impossible Love, 2016), pages 38 à 39, nouvelle, trad. Thomas BAUDURET 6 - Wole TALABI, Pourquoi l'Afrique a besoin de science-fiction (Why Africa Needs to Create More Science Fiction, 2016), pages 40 à 44, article, trad. Thomas BAUDURET 7 - Sofia SAMATAR, Toxique (Tender, 2016), pages 45 à 53, nouvelle, trad. Thomas BAUDURET 8 - Geoff RYMAN, Sofia Samatar : Une fantasy africaine, pages 54 à 72, article, trad. Fabrice LEMAINQUE 9 - Clifton GACHAGUA, Celui qui contemplait le soleil (To Gaze at the Sun, 2012), pages 73 à 84, nouvelle, trad. Mikael CABON 10 - Ketty STEWARD, Aider l'Afrique, pages 85 à 87, article 11 - Moussa Ould EBNOU, Dreg Dreg, pages 88 à 95, nouvelle 12 - Paul GÉVART, Entretien avec Moussa Ould Ebnou (Mauritanie), pages 96 à 99, entretien avec Moussa Ould EBNOU 13 - Nnedi OKORAFOR, Boum ! (Moom!, 2012), pages 100 à 103, nouvelle, trad. Mikael CABON 14 - Mame Bougouma DIENE, La Création du prix Nommo, pages 104 à 105, article 15 - Timothée REY, Pourquoi Mebe-n-Nkpwae ne ramena pas l'immortalité d'Engong, pages 106 à 122, nouvelle 16 - Ketty STEWARD, Conversation avec Oulimata Gueye, pages 123 à 125, entretien avec Oulimata GUEYE 17 - Mame Bougouma DIENE, Le Migrant Volant, pages 126 à 138, nouvelle 18 - Philippe ÉTHUIN, Le Coin du bouquineur, pages 139 à 142, chronique 19 - COLLECTIF, Notes de lecture - Plongée en SFF africaine, pages 143 à 152, critique(s) 20 - COLLECTIF, Notes de lecture, pages 156 à 171, critique(s) 21 - Didier REBOUSSIN, Croisière au long du Fleuve - Épisode 5 : Stefan Wul, pages 172 à 174, article 22 - Pierre STOLZE, Sous le scalpel, pages 175 à 179, critique(s) 23 - Alain DARTEVELLE, (S)trips, pages 180 à 189, critique(s)
Critiques
Galaxies s’attaquant à l’Afrique avec un dossier fort de plus de cent cinquante pages, il y avait de quoi avoir quelques sueurs froides, mais laissons les préjugés (somme toute humains) de côté et examinons la bête à tête reposée.
D’abord, il est précisé d’entrée de jeu (dans l’édito signé Ketty Steward, qui joue le rôle de rédactrice en chef déléguée pour ce numéro spécial) : « Le présent numéro de Galaxies devait constituer, au départ, le volet “littérature” d’une exposition sur l’Afrique et la science-fiction. » Intriguant, pour le moins.
Autant l’article sur la SF arabe (dans un dossier précédent) ne m’avait pas convaincu, autant les articles présents dans ce numéro m’ont semblé dignes d’intérêt. L’article d’ouverture, « La science-fiction africaine », d’Oulimata Gueye, a plusieurs qualités : il est d’une lisibilité parfaite et dresse un portrait à la fois synthétique, pluridisciplinaire et (l’air de rien) plutôt détaillé de la SF en Afrique. Paradoxalement, l’auteure (francophone) semble davantage connaître la SF africaine de langue anglaise que la SF africaine des pays francophones (SF certes discrète, mais existante). « Pourquoi l’Afrique a besoin de science-fiction », de Wole Talabi, est un article personnel, la confession d’un fan de SF africain qui, entre autres exemples, explique son émerveillement au moment où il a découvert la psychohistoire d’Isaac Asimov. Le propos est loin d’être naïf, comme on pourrait le craindre, bien au contraire. Geoff Ryman, lui, livre un article très long, très détaillé, sur le roman de Sofia Samatar, Un étranger en Olondre, lauréat du World Fantasy Award – un papier clairement destiné à ceux qui ont lu et apprécié le roman. Il est plaisant de se plonger dans une étude aussi poussée sur un roman contemporain et non un classique.
La revue propose bien évidemment un certain nombre de nouvelles, un début de roman signé Nnedi Okorafor (en tant que dyslexique notoire, c’est mon patronyme d’auteur… préféré) et un truc épuisant (sincèrement, comment qualifier ce big dumb object autrement ?) signé Timothée Rey.
La première nouvelle de Lesley Nneka Arimah est fortétrange (en un seul mot, si je veux), avec un imaginaire assez dérangeant à base de bébés de récupération.
Autre bonne nouvelle, celle de Sofia Samatar, toute en ellipses, érudition et allusions. Un très beau texte sur une femme qui se sacrifie pour travailler sur un site de stockage de déchets hautement radioactifs.
Au final, un chouette numéro avec les défauts de maquette habituels : la police de caractère (sans serif) pour les nouvelles est atroce, alors que la police choisie pour certains articles est tout à fait plaisante (un Times New Roman, ou une police du même genre). Un peu de professionnalisation à ce niveau ne ferait pas de mal à la revue.
Ketty Steward a fait du bon boulot comme rédactrice en chef déléguée, relectrice et éditrice. Son choix de mêler articles et nouvelles, l’intelligent ordonnancement du tout, se révèle payant. On aimerait la voir reconduite à ces attributions pour d’autres numéros de Galaxies à venir. Au pire, on lui demandera de venir faire des dossiers dans Bifrost.
Thomas DAY Première parution : 1/7/2017 dans Bifrost 87 Mise en ligne le : 12/1/2023