Greg EGAN Titre original : Diaspora, 1997 Première parution : Londres, Royaume-Uni : Millennium, septembre 1997 Traduction de Francis LUSTMAN Illustration de Aurélien POLICE
BÉLIAL'
(Saint-Mammès, France) Date de parution : 30 mai 2019 Dépôt légal : mai 2019, Achevé d'imprimer : mai 2019 Première édition Roman, 400 pages, catégorie / prix : 22,90 € ISBN : 978-2-84344-950-5 Format : 14,0 x 20,5 cm Genre : Science-Fiction
Existe aussi en numérique, aux formats ePub (ISBN : 978-2-84344-874-4) et PDF (ISBN : 978-2-84344-873-7), au prix de 11,99 €.
D’abord il y a les enchairés, ceux qui s’approchent le plus, sans doute, de ce que fut homo sapiens. Vivant au cœur des jungles terriennes et des océans, leur corps de chair et d’os est mortel, mais leur génome modifié leur assure une longévité exceptionnelle. Sur la Lune et divers astéroïdes sont les gleisners, créatures composites, androïdes potentiellement immortelles. Enfin, dans les entrailles chromées de superordinateurs au potentiel de calcul inimaginable, vivent les citoyens des polis, personnalités numérisées, libérées de toute contrainte charnelle, entre les murs intangibles de cités sans limites… Nous sommes à la fin du XXXe siècle, et l’humanité est tripartite. C’est le temps des prodiges, le temps de tous les possibles. Jusqu’à ce qu’un déluge de rayons gamma, reliquat d’une lointaine catastrophe stellaire, menace de stériliser la Terre. Sonne alors l’heure du grand départ. La Diaspora. Mais pour où ? Et comment ? Et voilà que tout à coup le temps presse…
Né à Perth en 1961, Greg Egan est considéré comme le pape mondial de la hard SF, et le plus fascinant des romanciers démiurges. Avec Diaspora, vertige de prospective inégalé, il signe l’une des pierres de touche de la science-fiction contemporaine, un roman étalon dont il aura fallu attendre la traduction française plus de vingt ans.
« Greg Egan est l'auteur de SF le plus important du XXIe siècle. »
STEPHEN BAXTER
Critiques
L’Humanité a évolué dans trois directions divergentes : les Enchairés recourent au génie génétique pour transformer leur anatomie, les Gleisners vivent dans des corps robotisés et les citoyens des Polis se sont téléchargés au sein d’univers virtuels où tout devient possible, en premier lieu l’immortalité.
Lorsqu’un évènement cosmique inattendu menace d’éradiquer toute vie sur Terre, ces trois factions doivent de nouveau apprendre à communiquer entre elles. Plus encore, cette catastrophe va pousser l’Humanité à se lancer dans l’exploration de planètes lointaines. Il faudra pour cela maîtriser de nouvelles technologies et inventer une nouvelle physique. Mais aussi accepter de collaborer et de se faire confiance.
Avec toute la rigueur caractéristique de la meilleure hard-SF, Greg Egan crée une épopée qui conduit une Humanité transformée de la Terre à l’exploration de la Galaxie, puis à la découverte de nouveaux univers.
Le début de ce livre rebutera sans doute un bon nombre de lecteurs : après un premier long chapitre qui tient davantage du manuel technique pour informaticiens que du roman, Greg Egan enchaîne avec un cours de topologie un peu austère. Mais passée cette épreuve initiatique, la récompense est à la hauteur des souffrances endurées. Les idées les plus audacieuses s’enchaînent à toute allure, l’auteur conjugue avec brio physique quantique, nanotechnologie, cosmologie, théorie des cordes, topologie, etc. La science et la recherche sont les héros d’une saga qui s’étend sur des millénaires et des milliers d’années-lumières, sans jamais oublier la profonde humanité des personnages qui en sont les acteurs.
« Rien n’est incompréhensible » dit l’un des protagonistes (p. 332). Cela pourrait être le credo de Greg Egan lui-même : malgré la difficulté des sujets abordés dans son roman, il n’oublie jamais d’être pédagogue et le lecteur finit par se sentir à l’aise dans la macrosphère à six dimensions, jonglant avec des tesseracts et des hypercubes, dépliant les géométries cachées de neutrons longs comme la Galaxie...
Ce roman, un peu ardu de prime abord, est l’un des plus convaincants et des plus enthousiasmants écrits par Greg Egan où humanité, mécanique quantique, topologie et cosmologie composent une fresque époustouflante. Et «à la fin des fins, il ne restait que les mathématiques.» (p. 365).