La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l'oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d'Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l'a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.
Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d'antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s'est lancé sur la route...
Brian Catling est un écrivain anglais, également sculpteur et cinéaste.
« Un roman visionnaire. » Michael Moorcock
« Son écriture est si extraordinaire ! » Terry Gilliam
« L'œuvre d'un génie. » lain Sinclair
Critiques
Un photographe célèbre dont un modèle, une femme internée dans un asile, est originaire de la Vorrh. Un cyclope élevé par des créatures mécaniques, qui une fois libéré par sa maîtresse, est attirée par la Vorrh. Un Vrai Humain, venu de la Vorrh, qui a rejoint les troupes coloniales avant d’en repartir effrayé par ce qu’il découvre à Londres. Un ancien militaire colonial, devenu l’Archer, créature quasi-mythique de la Vorrh. Un écrivain français parti chercher l’inspiration dans la Vorrh… Tous ces personnages ont un rapport avec cette forêt mystérieuse, située sur le continent africain, dont les visiteurs ne sortent pas indemnes.
Une préface d’Alan Moore (qui ne dévoile pas le roman et est donc lisible avant), des remerciements à Iain Sinclair, des éloges de Michael Moorcock et de Terry Gilliam, voilà qui pose singulièrement un premier roman d’un auteur inconnu dans nos parages. Pour autant Brian Catling n’est pas un jeune auteur : The Vorrh a paru en 2012 alors qu’il avait soixante-quatre ans. Les deux autres tomes de cette trilogie (rassurez-vous, ce premier tome peut se lire sans attendre la suite) ont paru depuis en 2017 et 2018.
Si l’on parle de fantasy à propos de Vorrh, il faut l’entendre dans le sens anglais du terme, qui englobe aussi bien la fantasy moderne que le fantastique classique. Car Vorrh, plutôt que de déployer la grosse cavalerie, utilise un mélange de conte mythologique (un peu comme la Forêt des mythimages de Robert Holdstock) et de monde inventé à la frontière de la réalité (à la Gormenghast de Mervyn Peake). Réutilisant des personnages réels (Raymond Roussel, Eadward Muybridge, William Gull), Catling mène de front plusieurs récits sans lien autre que la forêt. Cette narration multiple, qui ne rend pas aisé le début du roman (il faut une centaine de pages pour cerner clairement les récits), devient ensuite la véritable richesse de ce récit foisonnant. Cette forêt mystérieuse sera vue de différentes manières selon les trames, tour à tour guérisseuse, meurtrière, esclavagiste…
Vorrh est un livre dense, riche, multiple, qui se lit lentement, avec une respiration entre chaque chapitre. La forêt garde ses mystères et on en ressort avec plus d’interrogations que quand on y est entré, mais avec le plaisir d’avoir découvert un nouvel univers, rare et unique. On ne peut qu’espérer que les tomes suivants soient du même niveau et on aura une œuvre marquant durablement la fantasy.