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Demain les puces

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Patrice DUVIC

Traduction de Jean BONNEFOY & Michel DEUTSCH & Monique LEBAILLY
Illustration de François ALLOT

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur n° 421
Dépôt légal : mai 1986, Achevé d'imprimer : avril 1986
Première édition
Anthologie, 320 pages, catégorie / prix : 9
ISBN : 2-207-30421-3
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction



Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
Louer votre cerveau pour y entreposer données et
programmes ?
Rentable, mais risqué !
Faire chanter une intelligence artificielle ?
Tentant, mais dangereux !
Mieux vaut encore la pousser à se lancer
dans la littérature, même si ce qu'elle écrit
n'est pas tendre pour le genre humain.
Ordinateurs en proie au conflit des générations ?
N'essayez pas d'intervenir ou vous risqueriez d'être
effacé de toutes les mémoires...
Mais surtout, surtout, méfiez-vous des chiens qui ont
des biopuces !
Huit nouvelles par Murray Leinster, Tom Maddox,
Stiegler et Delaney, Philippe Curval, John Sladek,
William Gibson, Hilbert Schlenk et Gérard Klein.
 
L'anthologiste :
Patrice Duvic est l'auteur de deux romans,
Poisson-pilote et Naissez, nous ferons le reste,
ainsi que de plusieurs nouvelles et anthologies.
Il codirige la collection "Fictions" aux éditions La Découverte
et vient de terminer le scénario d'un film
de science-fiction dont l'un des principaux personnages
est un ordinateur.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Murray LEINSTER, Un logique nommé Joe (A Logic Named Joe, 1946), pages 9 à 30, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY
2 - Patrice DUVIC, Interface 1, pages 31 à 36, article
3 - Tom MADDOX, Gaia de Silicium (Gaia in Silicon, 1986), pages 39 à 58, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY
4 - Joseph H. DELANEY & Marc STIEGLER, Valentina (Valentina, 1984), pages 61 à 149, nouvelle, trad. Jean BONNEFOY
5 - Philippe CURVAL, Nous avions tous décidé d'être heureux, pages 153 à 179, nouvelle
6 - William GIBSON, Johnny Mnemonic (Johnny Mnemonic, 1981), pages 183 à 207, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH
7 - Gérard KLEIN, Interface 2, pages 209 à 217, article
8 - John Thomas SLADEK, Des réponses (Answers, 1984), pages 221 à 243, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY
9 - Gérard KLEIN, Mémoire vive, mémoire morte, pages 247 à 275, nouvelle
10 - Hilbert SCHENCK, La Muse électronique (Silicon Muse, 1984), pages 279 à 309, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH
Critiques
     Note : Critique rédigée pour le coffret « Les Cybernautes »


     L'idée en soi n'était pas mauvaise, et si l'édition fonctionne désormais sur le mode du paquet cadeau, pourquoi pas un coffret cyberpunk  ? Et pourquoi ne pas le ficeler sous l'appellation de « cybernautes  »  ? Il est vrai que si Denoël a raté William Gibson, la collection a publié quelques titres qui ne déparent pas l'histoire du « mouvement ».
     Néanmoins, l'esthète désabusé, à supposer qu'il ait la moindre affinité envers la cyberlittérature, pourra à bon droit s'étonner de l'assemblage dudit coffret. Il y reconnaîtra deux incontournables, dont l'éditeur peut se montrer fier  : les deux anthologies. Celle de Bruce Sterling, Mozart en verres miroirs, a fait office de manifeste. Si sa préface contient quelques traces d'autosatisfaction, le choix des textes offre quelques pépites, même si je me demande toujours ce que Petra de Greg Bear fait là-dedans. Quant au Demain les puces de Patrice Duvic, ce fut quand même le recueil qui permit, historiquement, au lecteur francophone de se rendre compte que la SF n'était pas totalement passée au large de l'informatique. Mais attention  : il ne s'agit pas d'une réédition à l'identique ! Johnny Mnemonic, à la descendance désormais hollywoodienne, est passé aux pertes et profits, mais figure dans le recueil Gravé sur chrome (J'ai lu). Je regrette davantage la disparition de Mémoire vive, mémoire morte de Gérard Klein, qui marquait alors le retour à l'écriture de l'écrivain, même si une autre vie est offerte par ailleurs au texte (voir nos Galaxies infos). En revanche, l'insertion du Bumpie™ de Francis Valéry permet de revenir sur ce beau texte couvert de lauriers.
     Venons-en aux deux romans. J'avais aimé naguère Le Temps du twist de Joël Houssin, bien que je ne sois toujours pas certain de ma motivation  : la nostalgie de Led Zep devait y être pour quelque chose. Mais c'est un roman de qualité, et j'aime bien cette vision de l'effacement de trames temporelles perçue comme la réécriture de secteurs d'un disque dur. Voilà une métaphore réellement « cyber  »... N'empêche  : inclure Houssin dans un coffret cyberpunk, n'est-ce pas aussi un peu recto-politique (protection des minorités  ?), ou respect strict de l'exception culturelle ?
     Le cas de Walter Jon Williams et de Câblé est encore plus tangent. À fouiller dans le catalogue de la collection, on peut se demander pourquoi lui et non, au hasard, Bruce Sterling (le très beau recueil Crystal express), ou Michael Swanwick, ou même Gwyneth Jones (passons sur Richard Kadrey). Sept jour pour expier, qui n'a rien de cyberpunk, est quand même d'une autre tenue que ce Hardwired un peu lourdingue. Mystère des sélections...
     Au total, soyons positif, un coffret plus qu'intéressant pour le néophyte, surtout les deux anthologies, mais qui ne représente certainement pas la quintessence du « mouvement ». Ah ! Si certains titres présents au catalogue de la concurrence avaient dès le départ été retenus par Denoël...

Dominique WARFA (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/3/1997 dans Galaxies 4
Mise en ligne le : 3/12/2001


     On pourrait appeler ça le “ syndrome de modernité ” : pendant que Gérard Klein déclare à qui veut bien l'entendre que la hard-science est la voie royale de la SF, la collection de chez Denoël semble aussi confondre futur, technologie et SF. On avait déjà eu les deux volumes de Science Fiction sur la futurologie, voici venir l'anthologie “ branchée ” par excellence ! Dire que pendant tant d'années les critiques se sont évertués à séparer dans l'esprit du grand public les notions de SF et de futurologie, justement ! En fait de modernité, c'est une démarche rétrograde, et j'ai peur que si les directeurs de collections s'entêtent à chercher des justifications extra-littéraires (technologiques !) à la SF ils conduisent celle-ci à une impasse, ou du moins à un vieillissement accéléré.
     Le premier texte de Demain les puces, “ Un logique nommé Joe ” de Murray Leinster, me rappelait quelque-chose : et pour cause ! Il est déjà paru dans Histoires de machines au Livre de Poche... Duvic le savait-il, ou n'a-t-il fait cette réédition que dans l'ignorance de la précédente parution en français ? Toujours est-il que, malgré les grandes qualités de cette nouvelle, une telle réédition ne s'imposait pas. “ Gaia de silicium ” par Tom Maddox est quant à lui bel et bien inédit. Mettant en scène la vengeance d'une sorte de Rambo de l'informatique, c'est un polar futuriste sympathique mais sentant tout de même le déjà-lu... On peut en dire autant de “ Johnny Mnemonic ” de William Gibson, qui rappelle si furieusement Neuromancien (le texte se situe d'ailleurs dans le même monde) que l'intrigue policière n'accroche pas autant qu'elle l'aurait pu. “ Valentina ” est plus au court roman qu'une nouvelle. Il met en scène un programme devenu vivant, et qui lutte avec sa conceptrice pour une reconnaissance légale de son existence. Mes démêlées avec le maître-chanteur sont assez savoureuses, de même que les personnages humains. Ma seule réserve sur ce texte de Joseph Delaney et Marc Stiegler sera qu'il rappelle par endroits Harlie avait un an de Gerrold et Michaelmas de Budrys... Moins intéressant, “ La muse électronique ” joue aussi sur le thème “ avec mon pote l'ordinateur je vais être maître du monde ”. C'est habilement construit mais très mineur.
     “ Nous avions tous décidé d'être heureux ” est une nouvelle utopiste de Philippe Curval, un des deux seuls français de l'anthologie. Et force est de reconnaître que Curval n'a pas réussi à contourner recueil habituel de la SF utopiste, et de la SF politique en général : le didactisme. Les dialogues ne sont que du narratif vaguement camouflé, les personnages sont inexistants, et la fin mystico-électronique m'a semblé assez grotesque. Dommage, car il y avait là quelques bonnes idées.
     “ Des réponses ” de John Sladek est l'autre échec de recueil : l'auteur n'a pas réussi à être vraiment drôle, ni vraiment grinçant, seulement à produire un texte kitsch et bancal.
     Gérard Klein a par contre réussi un véritable petit chef-d'œuvre avec “ Mémoire vive, mémoire morte ” ! Il a contourné recueil du didactisme en faisant de sa nouvelle un long monologue, poignant et passionnant. Il a su trouver les mots justes pour évoquer le problème de la mémoire, en mêlant réflexion et poésie. Superbe !
     En résumé, cette anthologie semble prouver qu'un thème aussi étroit ne permet guère d'originalité, et encore moins de chef-d'œuvre, même si la qualité est en général au rendez-vous. Il y a quantité d'autres thèmes plus riches qui pourraient faire l'objet d'une anthologie ! Le fait que la réussite vienne de Klein qui parle de sentiments n'est certainement pas innocent.

André-François RUAUD (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/9/1986 dans Fiction 378
Mise en ligne le : 9/10/2005

Prix obtenus par des textes au sommaire
Mémoire vive, mémoire morte : Grand Prix de l'Imaginaire nouvelle / Short story, 1987
Rosny aîné nouvelle / Short story, 1987
Valentina : Analog (prix des lecteurs) novella / Court roman, 1985

Cité dans les listes thématiques des oeuvres suivantes
Le Science-Fictionnaire - 2 - Cyberpunk
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
François Rouiller : 100 mots pour voyager en science-fiction (liste parue en 2006)
 (1pour la nouvelle : **Un logic nommé Joe**)
Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Johnny Mnemonic , 1995, Robert longo (d'après le texte : Johnny Mnemonic)

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