Elisabeth A. LYNN Titre original : The Northern Girl, 1980 Première parution : Berkley, 1980 (roman coupé en deux pour l'édition française) Cycle : Tornor (les chroniques de) vol. 3a
Jean-Claude LATTÈS
(Paris, France), coll. Titres/SF n° 57 Dépôt légal : septembre 1982, Achevé d'imprimer : septembre 1982 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,0 x 17,8 cm Genre : Fantasy
Quatrième de couverture
Lorsque la vision s'était emparée d'elle pour la première fois, elle avait treize ans. Elle revenait des vignobles dans une charrette, et était alors trop engourdie pour s'en effrayer. Mais lorsque ses visions persistèrent, elle posa des questions dans la cité et découvrit que ceux qui possédaient ce pouvoir devenaient automatiquement membres du Clan Blanc et devaient tout quitter pour entrer au Tanjo. C'était un honneur mais Sorren n'en voulait pas. Les sorciers l'épouvantaient. Elle ne parla de son don à personne. Mais peut-on tromper les sorciers ?
Elisabeth Lynn est une jeune Californienne qui a reçu le World Fantasy Award 1980 pour son roman Tour de guet début d'une trilogie, Les Chroniques de Tornor. A ce cycle appartiennent aussi Les Danseurs d'Arun et La Fille du Nord (deux tomes).
1 - (non mentionné), Le Pays d'Arun, pages 7 à 7, carte 2 - Généalogie, pages 8 à 8, notes, trad. Monique LEBAILLY 3 - Chronologie, pages 11 à 13, chronique, trad. Monique LEBAILLY
Critiques
Il faut saluer bien haut le couronnement de la trilogie des Chroniques de Tornor, qui s'achève avec ce gros livre publié en deux tomes chez Lattes pour des raisons techniques. Entreprise originale, je le signalais dans ma critique (Fiction n° 331 ) des Danseurs d'Arun, volet précédent du tryptique.
La formidable habileté d'Elisabeth Lynn, c'est de culbuter joyeusement toutes les valeurs « masculines » sans en avoir l'air. Presque pas de personnages masculins dans ce volume : L'intrigue tourne essentiellement autour de trois femmes, Sorren la fille du Nord, Paxe le maître d'armes, et Arré, chef de clan. Le tissu des rapports entre ces trois femmes est détaillé avec beaucoup de finesse, et une sympathie évidente de l'auteur pour ses personnages et pour les nouvelles valeurs qui constituent la base de la vie à Kendra-du-Delta. Ces valeurs sont celles que nous avons trouvées dans les deux premiers volets parus chez Lattes, Tour de guetet Les danseurs d'Arun, et que les gens « responsables », c'est-à-dire ceux qui exercent le pouvoir, ont l'habitude de décrier : antimilitarisme, droit à la différence — et, en règle générale, apologie de la subtilité et la douceur. Ainsi, sous des dehors assez classiques (l'histoire aurait pu être rédigée du point de vue masculin, et n'aurait donné qu'un banal récit médiéval), c'est à un travail de subversion que se livre Elisabeth Lynn. Et comment faire comprendre à quel point ce livre est réussi ? Dire qu'il est touchant, attachant, passionnant, intelligent ne suffit pas à rendre compte de l'impact sur le lecteur. Ce roman en appelle aux émotions autant qu'à la cervelle, et il est impossible de décrire ce qui se passe entre. Pour cela, il faut se précipiter sur La fille du nord, et boire goulûment ce nectar qui laisse en bouche le goût du dépaysement accueillant.
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesAndré-François Ruaud : Cartographie du merveilleux (liste parue en 2001) pour la série : Tornor (les chroniques de)