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Game Over

Joël HOUSSIN


Illustration de Jim BURNS & Les EDWARDS

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation n° 1252
Dépôt légal : octobre 1983
Première édition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-265-02392-2
Format : 10,9 x 17,5 cm
Genre : Science-Fiction

Jim Burns illustre la quatrième de couverture.



Quatrième de couverture
     Un hallucinant retour aux frontières de l'ignorance et de la barbarie.
Critiques
     C'est le moins construit des romans du jeune prodige : il y a une intro sur le début de la der des der atomique qui, plus que pour préciser le décor ultérieur, est là pour la beauté maso des images mentales : une vision du futur, donc, atomisé, avec des castes-territoires (Entreprise, Territoire Vert. Front des Sciences) rien moins que précis ; une menace extraterrestre et une Précognitive qui semblent sortir d'un Dick des mauvais trips : et pour finir un clin d'œil ironique de l'auteur à ses autres bouquins, achetez, achetez !
     Du départ ventre mou. Et pourtant, à l'arrivée, un des meilleurs Houssin — parce que complètement déglingué, complètement schizophrène, complètement fantasmé. Même l'histoire centrale compte peu : le camion Titan qui trace la route pleine d'embûches, on a vu ça dans Les survivants de la fin du monde ou Mad Max II (comme nous tous. Houssin est un cinglé de cinoche), et c'est Harrison Ford qui tient le volant, on l'a reconnu. Relent « littéraire » : Ballard (« Le poignet est cisaillé, ensanglanté, offrant au bloc métallique l'ultime image d'un minuscule sexe de chair rouge, surmonté d'un gland de pétales blancs »). Gadget : la novlangue. faite de néologismes qui sont autant de tautologies — zéronul, miniminable, fucky-baiser. absoluvraiment. impossinutile, et autres petites choses dont l'auteur, d'ailleurs, se lasse aussi vite que nous...
     Non, ce qui fait fort, dans Game over, c'est la folie baignant le récit, ce brouillard jaune plein de toxiques qui étouffe tout, ces drogues lâchées dans l'atmosphère qui troublent les perceptions et font voir des cafards partout, toutes ces notations et incidentes (la « minipute ») qui creusent le roman en un fourre-tout plein de mélasse au fond, dont on se met plein les doigts. Waouh !

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/1/1984 dans Fiction 347
Mise en ligne le : 1/12/2005


     Joël Houssin vient d'écrire le premier roman témoignant de la civilisation du vidéo-game : le fait valait en soi d'être signalé ! Bien sûr, il n a pas choisi chez ces descendants du flipper un programme des plus originaux : le véhicule traçant un itinéraire semé d'embûches à éviter, voilà qui est plutôt classique, déjà. Ma foi, on a écrit bien des choses intéressantes sur des thèmes rabâchés. D'où vient donc le goût amer qui ne cesse de s'intensifier au long de la lecture ?
     En premier lieu, sans doute, cet usage d'un vocabulaire soi-disant « mode » mais en fait déjà très daté. L'une des erreurs les plus répandues dans l'œuvre de Houssin consiste en ce lexique totalement artificiel qui ne parvient jamais à passer la rampe du crédible : ainsi de l'argot de sa série vedette — le Dobermann — qui n'est réellement parlé nulle part. De plus, ce vocabulaire qui type trop le récit fait redondance avec le contenu lui-même cent fois ressassé par la génération dite « des jeunes loups » : la civilisation future, et en l'occurrence post-atomique, au Pouvoir abusif et aux inévitables Milices omniprésentes dont l'activité principale semble toujours le viol. Cette fascination de la violence, soi-disant dénonciatrice mais pour le moins suspecte, a suffisamment été dénoncée et traquée chez Houssin et chez d'autres pour y revenir ici.
     Si l'on passe à la conclusion du livre, on se trouve face à une structure emboîtée apparemment destinée à une mise à distance du récit : allusion directe à l'auteur et ses autres romans (petit jeu dont Houssin se révéla déjà friand à l'époque de son séjour dans les pages de Fiction), puis « révélation » extrême — le tout n'était qu'un... jeu vidéo ! Cette mise en abyme pourrait rompre les structures du texte, instaurer un déséquilibre au cœur de ce qui est narré, mais cette rupture ne serait féconde qu'inscrite dans un total projet esthétique expérimental. Ici, le déséquilibre final flotte par rapport au récit conventionnel dont il aurait dû être le point d'orgue. On ne peut rapprocher cette fin en queue de poisson que des textes à l'argument fantastique qui se révèlent in fine n'être que rêves ou cauchemars.

Dominique WARFA (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/1/1984 dans Fiction 347
Mise en ligne le : 1/12/2005

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