Avertissement : cet article fait partie des
travaux de mise en ligne du fanzine Mercury de Jean-Pierre Fontana dans les
années 1960. Dans la mesure du possible, les auteurs ayant signés ces
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Sans doute, Don Sharp ne peut-il prétendre égaler les Dracula de Fisher. Mais, une fois ces limites admises, Le baiser du vampire reste un film agréable à regarder où une photo très léchée, des mouvements d'appareil enveloppants contribuent à créer une certaine fascination (au contraire de Fisher, Sharp a utilisé une couleur nuancée, par l'emploi de teintes automnales). Mais ici, l'invention du scénario de John Elder prend le pas sur la mise en scène qui n'en est que la brillante illustration. En effet, au delà du canevas habituel du film de vampire (voyageurs perdus, château isolé, seigneur-vampire, etc..), on peut dégager deux éléments nouveaux : le premier, et le plus important, me semble-t-il, consiste à avoir élaboré une sorte de sociologie des vampires. Le seigneur dirige dans ce film, une importante secte de vampires. Ainsi les voyons-nous réunis autour de leur chef, dans de longues chemises blanches. Mais tout ces hors-la-vie, il faudra bien que Dieu les punisse, et c'est dans leur châtiment que réside la seconde innovation du scénario ; au lieu d'être réduits en poussière par la croix, comme il arrive habituellement, il seront rendus à la mort par des animaux-vaupires, eux-mêmes invoqués par la magie. Animaux-vampires contre vampires humains : plaisante idée. Au total : un film à voir, même s'il ne supporte pas la comparaison avec « Horror of Dracula ».
Le Baiser du Vampire (Kiss of the Vampire)
avec Clifford Evans — Noel Willman — Edward de Souza — Jennifer Daniel — Barry Warren
Scénario de John Elder — Réalisé par Don Sharp — Produit par Anthony Hinds — Eastmancolor.
Une Production Hammer Film distribué par Universal.
Article paru dans Mercury n° 3 — avril 1965
P.S. : Quelque 37 ans plus tard — c'est étrange comme certaines phrases vous marquent — le texte de la bande annonce de cet excellent film m'est encore gravé en mémoire. Je vous le restitue pour le plaisir :
« Deux jeunes mariés partent en voyage de noces. Dans une auberge perdue, ils échangent des baisers passionnés. Mais bientôt, les baisers d'amour deviennent des baisers d'horreurs : LE BAISER DU VAMPIRE. »
J.P. Fontana
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