C'est, avec Burroughs, au début du siècle, un des deux piliers — moins massif, mais plus finement travaillé — de la SF romantique, celle qui ne doit presque rien à Verne et pas grand chose à Wells, mais beaucoup à Poe, par l'intermédiaire de H. Rider Haggard. Les thèmes favoris de ce dernier se retrouvant chez Merritt : exploration de régions inconnues, découvertes de civilisations très anciennes, amours avec de belles sorcières. Il n'y a guère chez lui de science-fiction à proprement parler, à part peut-être l'idée des gouffres laissés dans le Pacifique quand la Lune a été arrachée de la Terre, dans son premier roman, au titre trompeur, Le Gouffre de la Lune (J'Ai Lu, The Moon Pool, 1918, et Conquest of the Moon Pool, 1919) et celle (où il rejoint Rosny) de créatures vivantes à la constitution biochimique différente - translucides dans Les êtres de l'abîme (The People of the pit, 1918, in La Femme du bois, Woman in the wood, 1926, NéO) métalliques dans Le Monstre de métal (NéO, The Metal Monster, 1920). Là où Merritt manifeste plutôt ses qualités — style lyrique, sensualité poétique, sens mystique — c'est dans la fantasy — Le Visage dans l'abîme (J'Ai Lu, The Face in the Abyss, 1923, et The Snake Mother, 1930), La Nef d'Ishtar (J'ai Lu, The Ship of Ishtar, 1924) — voire dans le fantastique — Brûle, sorcière, brûle ! (NéO, Burn, Witch, Burn !, 1934) et Rampe, ombre, rampe ! (NéO, Creep, Shadow, Creep !, 1934).
Aucun résumé ne saurait rendre compte de l'envoûtement qu'exercent ces textes à travers lesquels continue à nous parvenir, dans ce siècle qui en est de plus en plus sevré, la fascination des mystères millénaires.
Lecture
-La Femme-Renard (NéO, The Fox Woman, achevé par Hannes Bok, 1946-1949).
-Les Habitants du mirage (J'ai Lu, The dwellers in the mirage, 1932).
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