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James Blish

(USA ; 1921-1975)

Denis GUIOT

Le Monde de la Science-fiction. M.A. éditions, 1987

          Dans un fameux article paru dans Fiction (n° 70, septembre 1959) intitulé « James Blish, l'intellectuel de la SF », Gérard Klein écrivait à propos du cycle des Villes nomades : « Le thème général qui sous-tend cette oeuvre, qui lui sert en quelque sorte de toile de fond, relève de l'effort de l'homme pour s'imposer à l'univers, dans le cadre de l'histoire (...). C'est un hymne à la puissance de l'homme que cette oeuvre ». Au XXIème siècle, deux découvertes scientifiques majeures ont été faites : l'antigravitation et l'immortalité. Fuyant l'état totalitaire que sont devenus les USA, des hommes arrachent de la Terre leurs cités — dont New York — et s'envolent vers les étoiles ! Cette étonnante fresque du futur digne d'Asimov ou d'Heinlein qui se déroule sur deux millénaires comporte 4 volets : Aux hommes, les étoiles (Présence du Futur, They shall have stars, 1952/54), Villes nomades (Présence du Futur, A life for the stars, 1962), La Terre est une idée (Présence du Futur, Earthman, come home, 1950/53) et Un coup de cymbales (Présence du Futur, The triumph of time, 1958).
          Autre manifestation de cette foi qu'avait Blish en la destinée de l'homme, Semailles humaines (J'ai Lu, The seedling stars, 1952/56) roman à la Stapledon qui raconte comment, grâce à la « pantropie », l'homme peut modifier sa structure génétique et s'adapter à n'importe quel environnement, même le plus hostile. Dans son désir de maîtriser l'univers et dans sa quête infinie de la connaissance, il est inévitable que l'homme rencontre Dieu — ou Satan — sur son chemin : la planète Lithia, nouvel Eden, est-elle l'œuvre de Dieu ou du Malin ? se demande le jésuite Ruiz-Sanchez dans Un cas de conscience (Présence du Futur, A case of conscience, 1958), tandis que le magicien Theronk Ware lâche pour une nuit sur la Terre tous les démons de l'enfer dans Pâques noires (NéO, Black Easter, 1968) et sa suite Le lendemain du jugement dernier (Presses Pocket, The day after judgement, 1970).
          Puissance de l'inspiration, intelligence visionnaire mais aridité de l'écriture, personnages stéréotypés, l'œuvre de Blish est le lieu permanent d'un conflit entre « le scientifique exigeant quant à la plausibilité de ses hypothèses et la rigueur de ses démonstrations et l'écrivain porté par un enthousiasme qui autorise les plus folles extrapolations » (« Un humaniste de la SF : James Blish », article de Daniel Riche paru dans Univers 05, juin 1976).
          Ajoutons, en vrac, que Blish a appartenu au célèbre club progressiste new-yorkais des Futurians (en compagnie de Knight, Pohl, Asimov, Kombluth, Merril), a été un critique érudit et exigeant sous le pseudonyme de William Atheling Jr, qu'il a écrit une vie de Bacon (Doctor Miserabilis, 1964), une histoire de la sorcellerie... et des adaptations du feuilleton TV Star Trek !

*

          Lecture :
          — Les quinconces du temps (Présence du Futur, The quinconx of time, 1973).
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Biographies, catégorie Bios
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