Paléontologue et géologue, I. Efremov commence à écrire de la S-F à partir de 1944. La parution en 1957 de La Nébuleuse d'Andromède (Ed. Rencontre) marque le début de l'âge d'or de la S-F soviétique.
Dans cette utopie — communiste évidemment, mais se situant au XXXème siècle — des aventures spatiales pleines de rebondissements alternent avec des aventures sur la Terre Utopique. Pourtant, si les héros et les héroïnes (notons le rôle important des femmes dans ses œuvres) semblent un peu trop stéréotypés et merveilleux, tout n'y est pas rose. Surtout, les allusions à peine voilées au XXème siècle, la confrontation implicite entre le communisme d'aujourd'hui et celui de demain permettent à l'auteur de souligner les carences du régime actuel.
Accueillie avec enthousiasme par le public, avec réserve par les critiques officiels qui lui reprochent son pessimisme (le communisme ne serait réalisé que dans mille ans !), avec un sourire en Occident où elle est jugée trop optimiste, La Nébuleuse d'Andromède est finalement récupérée par le Parti. Dix ans plus tard, L'Heure du taureau (L'Age d'Homme — 1969) « l'anti-utopie la plus détaillée de la nouvelle S-F soviétique » (Leonid Heller), complète La Nébuleuse d'Andromède et développe une philosophie — déjà esquissée dans ses œuvres précédentes — basée sur l'Harmonie.
Très froidement reçu par la critique officielle, ce livre est « souvent oublié » dans les bibliographies officielles de l'écrivain.
Malgré un style souvent lourd et didactique, Efremov est un auteur intéressant, doué d'un puissant souffle visionnaire. Il excelle dans les descriptions et les scènes d'action.
Lecture
— Cor Serpentis (Ed. du Progrès — 1959)
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