Depuis sa première nouvelle publiée en 1939, Isaac Asimov a publié plus de 200 volumes ! Non pas que des romans de science-fiction, mais beaucoup d'oeuvres de vulgarisation scientifique sur des sujets aussi variés que la biologie, la chimie, la physique, l'histoire, etc... L'érudition d'Asimov est sans faille, sa curiosité intellectuelle toujours en éveil : de manière claire et plaisante, l'auteur sait faire partager au lecteur sa passion pour le sujet traité. La science-fiction d'Asimov est à l'image de ses ouvrages de vulgarisation scientifique : parfaitement construite, l'intelligence y est reine. Les fans américains ne s'y sont pas trompés qui ont fait du bon docteur (docteur ès sciences en chimie en 1948) un des "papes" de la science-fiction, alors qu'en France l'intelligentsia SF fait plutôt la fine bouche devant son oeuvre jugée trop rationnelle (évidemment, nous sommes aux antipodes de la SF flippée d'un Philip K. Dick) ou trop peu littéraire.
Pourtant, sans Asimov, la science-fiction n'aurait pas du tout le même visage. C'est lui qui, dès 1941 avec Menteur (Liar !), mettait du plomb dans la tête des robots en énonçant, avec l'aide de Campbell, les 3 lois de la robotique. (Ecrites entre 1940 et 1958, les nouvelles du cycle ont été réunies en deux volumes : Les robots /I, robot, 1950 et Un défilé de robots /The rest of the robots, 1964 - J'ai Lu). Dans la fameuse trilogie Fondation (Présence du Futur - Foundation, 1942 /44, Foundation and Empire, 1945, Second foundation, 1948/50) il a jeté les bases d'une nouvelle science, la psychohistoire, qui lui permet de décrire de manière totalement crédible la Chute et le Déclin de l'Empire Galactique de Trantor dans un très lointain avenir ! Il marie science-fiction et roman policier avec une habileté remarquable dans Les cavernes d'acier et Face aux feux du soleil (J'ai Lu - The caves of steel, 1954 et The naked sun, 1956). Quant à ses nombreuses nouvelles qu'il adore présenter lui-même, elles pétillent d'humour et d'intelligence. Isaac Asimov a donné à la science-fiction dite "classique" ses lettres de noblesse. Aussi lui pardonne-t-on cette mégalomanie gentiment sénile qui le pousse, actuellement, à donner des suites à ses chefs-d'oeuvre, ainsi Fondation foudroyée (Présence du Futur - Foundation's edge, 1982) et Les robots de l'aube (J'ai Lu - The robots of Dawn, 1983), romans qui n'apporteront rien à la gloire de l'auteur, même s'ils ont figuré - fait ultra-rarissime pour des ouvrages de science-fiction ! - dans la liste des best-sellers du Publisher's Weekly.
Lecture
- La fin de l'éternité (Présence du Futur - The end of eternity, 1955).
- L'avenir commence demain (Pocket - Nine to-morrows, 1959).
- Les Dieux eux-mêmes (Présence du Futur - The Gods themselves, 1972).
- Le livre d'or d'Isaac Asimov, présenté par Demètre Ioakimidis (Pocket, 1980).
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