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L'Autre

Alain LE BUSSY

Convention française de SF de Lodève, août 1999

          Claude ECKEN a placé cette Convention sous le signe de l'Autre. C'est très anonyme, l'autre, c'est très général. Et pourtant, quand il m'a forcé (gentiment) à penser à ce mot, il a déclenché pas mal de souvenirs en moi. Des souvenirs, des réflexions, qui, je crois, évoqueront quelque chose chez vous aussi.
          A commencer par cette expression, cette définition peut-être, ces mots brutaux de Sartre: « L'enfer, c'est les autres ». A l'inverse, je dirais que pour nous, les amateurs de SF, les autres sont souvent le paradis, celui des découvertes...

          J'ai toujours été curieux de découvertes, non pas dans le sens de la recherche, je ne suis pas un scientifique, on a déjà dû s'en apercevoir, mais dans le sens de l'émerveillement. Et cet émerveillement ne provient-il pas très souvent de la différence?

          J'ai toujours beaucoup lu et, au début, je me passionnais pour les livres racontant les voyages lointains, la découverte du monde, des paysages nouveaux, des royaumes et des peuples lointains, que ce fût d'ailleurs par la distance ou par le temps qui nous en séparait.
          Il faut que les plus jeunes se mettent en tête que nous ne disposions pas du déferlement d'images qui est maintenant le lot quotidien des enfants. La télévision restait un objet mystérieux que possédaient quelques rares personnes dans le village et le cinéma était une occasion rare, une fête presque. Tout venait donc par les livres, par quelques dessins ou photos, laissant beaucoup de place à l'imagination.
          Il y avait des animaux extraordinaires, qu'on ne pouvait voir qu'au cirque ou au zoo, et encore : lions, tigres, éléphants, boas, anacondas, baleines, dauphins. Et d'autres qu'on ne pouvait voir nulle part en réalité, comme le grand serpent de mer, ou l'oiseau Roc transportant Sinbad le marin.
          C'était enchanteur, cela faisait rêver, et pourtant, très vite, cet aspect superficiel a cédé le pas à un autre dans mon imagination.
          Ce qui me passionnait le plus était de découvrir dans les récits d'exploration ou dans les livres d'histoire d'autres manières d'agir ou de penser.

          J'ai collectionné un certain nombre de petits faits qui parfois ne sont que des boutades, ou des anecdotes, comme par exemple celle de ces îles du Pacifique, appelées par leurs découvreurs les Ladrones - les îles des voleurs - parce que les indigènes ramassaient tout ce qui traînait, partant du principe que si tu ne te sers pas d'un objet, c'est que tu peux t'en passer et qu'il peut être bien plus utile à ton voisin. C'était une manière différente de juger de la propriété, et cela m'a frappé.

          Une autre anecdote est celle du missionnaire qui se trouve chez les Papous lorsqu'éclate la Grande Guerre... Le chef de la tribu en entend parler et interroge le missionnaire:
          « — Cette guerre... Les guerriers de ton peuple tuent beaucoup d'ennemis ?
          — Des dizaines de milliers, dit le missionnaire. Puis comme le chef ne comprend pas cette notion abstraite, il essaie de lui expliquer que cela fait beaucoup plus, infiniment plus que sa tribu et toutes les tribus du voisinage.
          — Tant de morts ! Et comment faites vous pour les manger tous ?
          — Nous ne les mangeons pas, répond le missionnaire horrifié. Nous les enterrons!
          — Vous tuez des hommes et vous ne les mangez pas ? vous n'êtes vraiment que des barbares, répond le chef en tournant les talons.
 »

          On pourrait trouver bien d'autres exemples de ces différences entre notre mode de pensée et celui de l'autre. Il suffit de regarder autour de soi, nous avons tous des habitudes qui nous font souvent considérer notre manière de faire comme la seule normale, celle de l'autre étant différente et inexplicable.
          Ce n'est pas raisonnable de conduire à gauche ;
          Ce n'est pas normal de circoncire ;
          C'est ridicule de dire soixante-dix et quatre-vingt-dix ;
          Ca ne se fait pas de manger du cheval, disent les Anglais ;
          On ne mange pas du chien, mais c'est un mets délicat pour les chinois...

          Le fait que l'autre soit différent amène souvent l'incompréhension, parce qu'on n'a pas toujours conscience de cette différence. Un comportement peut-être interprété de manière très différente. Un geste, un mot, même...

          Connaissez-vous la plus triste histoire d'amour jamais racontée ?
          Dans un avion, un charmant jeune homme rencontre une très jolie fille. Lui est américain, elle est britannique. Ils parlent la même langue et n'ont donc pas la moindre difficulté à communiquer. Comme le vol dure bien des heures, ils ont l'occasion de faire amplement connaissance et de décider qu'ils sont réellement faits l'un pour l'autre. Ils doivent se revoir, mais ils arrivent dans une ville qu'ils ne connaissent ni l'un, ni l'autre et sont attendus pour une réunion aussi importante qu'urgente par un correspondant qui a réservé l'hôtel pour eux. Comment se retrouver ?
          Alors que l'avion se pose, le jeune homme, qui est américain, rappelons-le, aperçoit par le hublot l'enseigne d'un grand magasin. Il l'indique à la jeune fille, en lui donnant rendez-vous au first floor de ce magasin le lendemain à 10H.00.
          Ils ne se sont jamais retrouvés.
          Quelqu'un peut-il l'expliquer ?

*

          L'Autre...
          Il est tellement différent... Ses coutumes sont parfois choquantes, parfois même dégoûtantes.
          Essayez de faire manger un steak tartare à un Américain !
          Sais-tu que les cuistots frenchies goûtent leurs sauces en trempant leur doigt dedans, puis en le léchant !!!
          Aurait-on idée d'élire les commissaires de police ? On élit bien les shérifs.
          Les méridionaux, qui font la sieste, sont des paresseux.

          Avec cette dernière évocation, je glisse vers le gros problème de notre attitude face à l'autre : le jugement de valeur qui place notre manière de faire au-dessus de celle de l'autre. Cet autre qui, pour les mêmes bonnes raisons condamne évidemment notre manière de faire !

          Tiens... Je n'ai pas encore une seule fois évoqué la Science-Fiction alors que je suis occupé à en terminer avec la cinquième page de ce texte. ça commence à faire long, et on se demande ce que je suis venu faire dans cette Convention.

          Ben oui, j'y arrive... Je disais que j'avais découvert l'Autre à un premier niveau, par mes premières lectures relatant les grands faits historiques, les grandes étapes de la découverte du monde.
          Il y avait dans cette rencontre de l'Autre quelque chose de fascinant. C'était toujours un choc, que ce soit pour celui qui l'avait vécu ou pour moi qui le redécouvrais par la lecture, que ce soit - trop souvent hélas - un choc sanglant (car la tolérance est une invention récente et son brevet n'est pas encore parfaitement au point) ou simplement la surprise intellectuelle.
          Je crois que je suis passé à la Science-Fiction sans même le percevoir, comme si c'était une prolongation dans l'avenir des livres d'histoire, une extension à d'autres mondes des découvertes de nos cinq continents et six océans.
          Simplement, l'autre pouvait y être "plus autre", l'ailleurs pouvait être plus différent.

          Je me souviens... Je devais avoir seize ans, et comme un peu partout dans les écoles, les collèges, les lycées, on publiait un journal. Dans le premier numéro, il y avait un article qui était en quelque sorte un plaidoyer pour la Science-Fiction. Déjà à l'époque on se plaignait d'être incompris par ceux qui n'appréciaient pas ce genre et qui étaient l'immense majorité. Comme maintenant.
          Je ne me souviens plus du texte exact, mais c'était, dans l'idéal idéaliste que l'on peut avoir à cet âge, une dénonciation du racisme ou de l'intolérance, disant à peu près ceci en substance : comment peut-on être raciste et faire tout un foin de la couleur de la peau lorsqu'on lit des aventures où les héros peuvent ne pas être humains, ou bien, s'ils le sont, doivent côtoyer des êtres si différents de nous qu'ils ne remarquent même pas cette différence purement superficielle ?

          Depuis cette époque, j'ai continué à découvrir l'Autre, que ce soit dans la réalité des gens que j'ai fréquentés ou dans les constructions des auteurs de Science-Fiction. De manière moins naïve, je l'espère, mais sans cesser de m'enrichir, je le crois.
          Car l'Autre, par ses manières d'être ou de penser différentes des nôtres, nous force à sortir des sentiers battus et des clichés dans lesquels nous avons été éduqués.
          Contrairement à ces missionnaires qui baptisaient de force ou qui habillaient de "bons sauvages" ayant toujours vécu du soleil pour les couler dans le même moule qu'eux, le seul qu'ils connaissaient, le seul acceptable - pour ne prendre qu'un exemple parmi des milliers d'autres au fil des âges - il faut accepter l'Autre. Il faut non seulement accepter la différence, mais l'apprécier et peut-être la choisir pour la pratiquer soi-même si elle peut apparaître comme un comportement meilleur. Ou simplement plus adapté à des circonstances différentes.

          Le refus de l'autre peut amener bien des déconvenues. Si on veut en rire, je souhaite bien du plaisir à celui qui, refusant les habitudes ridicules de l'autre, s'obstinerait à conduire à droite en visitant la Grande Bretagne !
          Riez, riez... Ce n'est pas si absurde que ça. Je connais quelqu'un qui, sans s'en rendre compte, s'obstinait à refuser l'autre dans l'un de ses manifestations les plus simples : allant en vacances en Suisse à une époque où à un certain moment de l'année il y avait un décalage horaire de deux heures, il se forçait lui-même — mais obligeait aussi toute sa famille — a vivre selon le rythme de l'heure belge, ce qui pouvait impliquer le petit déjeuner à 11H.00, le déjeuner entre 3 et 4 heures et le dîner vers 21 ou 22 heures... à moins que l'écart n'ait été dans l'autre sens, ce qui amenait les mêmes résultats ridicules. Je me demande toujours comment sa famille aurait supporté physiquement ce type de refus de l'autre si leurs vacances s'étaient déroulées en Australie, par exemple: p'tit dèj' à 9 heures du soir, déjeuner vers 1 heures du mat' et dîner à l'aube !!!

          Remarquez en passant qu'ici, je me suis remarquablement adapté à l'autre, qui est en masse en face de moi : j'ai parlé de petit déjeuner, de déjeuner et de dîner. Reste à m'habituer à dire soixante-dix et quatre-vingt-dix au lieu de septante et nonante !

          L'autre est une source d'enrichissement perpétuel, si nous voulons bien l'utiliser, si nous apprenons à nous en inspirer. Plutôt que de trouver ridicule ou choquant un comportement, une attitude, une croyance, nous devrions toujours nous interroger sur la raison qui amène l'autre à être différent. Elle peut être historique, elle peut trouver son origine dans le climat, elle peut être le résultat de croyances religieuses diffuses mais profondes.
          Un geste simple qui nous est coutumier, se serrer la main, a une origine lointaine : pour serrer la main de quelqu'un qu'on rencontre, on ne peut tenir une arme dans sa propre main. Le fait de serrer la main est donc un geste par lequel on prouve qu'on n'a pas d'intention agressives.
          N'importe quel geste, n'importe quel usage, n'importe quelle coutume a une signification. Cependant, elle n'est pas la même chez l'autre que chez nous et la même signification peut se traduire par des gestes différents, voire opposés.
          L'autre se cache partout, dans les gestes les plus simples, les plus... évidents !
          Quand vous offrez une cigarette — tout au moins les fumeurs — vous proposez le paquet, laissant celui qui reçoit libre de choisir celle qu'il va fumer, comme si elles avaient toutes une qualité différente... Il est des contrées où celui qui offre sélectionne lui-même la cigarette et l'extrait à moitié du paquet, car toutes les cigarettes sont d'une qualité différente et il a choisi la meilleure pour vous. L'objectif est le même, le geste est inverse.

          Arrivons quand même à la SF, tout en continuant à nous pencher sur l'autre...
          L'autre est évidemment facile à découvrir en SF qui, par définition... Non, je me risquerai pas à proposer une définition de la SF, c'est juste une façon de parler... La SF, donc, qui par définition indéfinie est "autre". Il faut évidemment faire le tri et remarquer l'Autre trop commun qui n'est qu'un travesti, un fac-similé, une copie, un faux, parce qu'il s'agit tout simplement d'affubler d'oripeaux étranges des personnages, êtres, ou faits qui font partie de notre quotidien, qu'il soit réel ou imaginaire.

          L'un des plus beaux exemples de ces faux est Star Trek — j'avoue n'avoir vu que quelques épisodes et deux films, mais j'ai lu plus de quatre-vingts récits, notamment ceux auxquels James Blish prêtait peut-être son talent et certainement son nom : je peux donc me tromper.
          Dans Star Trek, le seul véritable Autre se situe sur le plan technique. A part cela, les personnages, qu'ils soient humains ou non humains, conservent le même mode de... fonctionnement que les traîneurs de sabre qui nous entourent. Il est typique que les officiers féminins y soient appelés... MONSIEUR : ça m'étonnerait par ces temps d'égalisation progressive entre les sexes — Ahhh, Elisabeth !!! — que ces dames officiers (ou officières???) acceptent encore longtemps ce traitement avilissant.
          Le seul point positif, finalement, pour la rencontre de l'autre que constitue l'univers de Star Trek est justement que malgré des apparences très différentes, la plupart des extra-terrestres réagissent selon des schémas humains : l'Autre superficiel est semblable à nous dans le fond.
          Ce n'est qu'un apprentissage de surface, un apprentissage "induit" de l'autre.

          Un autre type de création est du type purement physique, ces être différents qui forment un bestiaire des plus diversifiés. Je ne suis pas un chercheur, je n'ai pas eu le courage d'aller fouiller dans quelques centaines ou quelques milliers de romans et nouvelles pour écrire ce texte et je ne citerai donc que l'un ou l'autre exemple qui me vient en mémoire. Je pense notamment, noblesse oblige, aux créatures de La Faune de l'Espace de Van Vogt ; le titre original du recueil Voyage of the Space Beagle étant très significatif en faisant allusion au Beagle qui amena Darwin à faire ses découvertes sur les espèces animales et de là, à émettre sa célèbre théorie. On pourrait encore parler des Bandersnatchis de Larry Niven, des animaux fabuleux qui peuplent les mondes d'Anderson ou de Sprague de Camp, pour continuer à puiser dans les classiques...

          Bien plus intéressants, parce qu'atteignant un degré plus élevé de la découverte, sont les véritables créations d'êtres différents de nous, non pas sur le plan purement physique mais aussi mental - parfois mental uniquement - , avec comme conséquence des créations de sociétés différentes. Là, accordons quand même un demi bon point à Star Trek pour Monsieur Spock : ils ont au moins essayé !
          C'est cette forme d'Autre que je préfère dans la SF. Il s'agit peut-être simplement d'un retour à mes premières amours, dans ces découvertes d'autres sociétés humaines, mais c'est là que l'on trouve le côté le plus riche de la SF de mon point de vue. Ce sont non pas les aventures, les inventions scientifiques (ou pseudo-scientifiques), l'utilisation des ressorts étonnants que peuvent donner les phénomènes psi et tant d'autres techniques utilisées par les conteurs de SF qui lui donnent sa véritable richesse.
          C'est probablement une certaine idée — ou définition? — de l'homme (embrassant la femme, évidemment) qui me pousse dans cette direction.

          Je vais puiser une phrase très loin dans mon passé d'étudiant. J'espère que quelqu'un ici pourra donner l'auteur de ces quelques mots. Je l'ai dit, je suis trop paresseux pour le chercher moi-même : L'homme est un animal social.1
          J'aime bien cette courte phrase, parce qu'on y trouve trois niveaux où la différence de l'Autre peut jouer :
          — L'homme, qui sous-entend un degré d'appréhension abstraite de son environnement qu'on appelle communément l'intelligence ;
          — Un animal, qui implique l'existence d'un corps avec des besoins, des capacités, des limites, et qui n'est qu'un parmi d'autres, ce qui signifie par force des interactions avec d'autres animaux, des relations gibier/chasseur par exemple...
          — Social veut une organisation des relations avec d'autres êtres semblables, une société.

          On a vu le premier degré de création, avec le bestiaire spatial. Il en est un autre, avec ces êtres à l'apparence parfois hideuse, mais qui peuvent être aussi sympathiques - moi, je prendrais bien un verre avec Chewbacca et quel gosse n'a pas rêvé de rencontrer E.T. - où le corps est différent, mais pas tellement le mental, et où le social est ignoré ou considéré comme identique au nôtre. La société de La Planète des Singes est proche de la nôtre, avec des aspects moyenâgeux, avec sa religion, ses amours, ses haines, ses luttes pour le pouvoir, ses classes fermées représentées ici par les orang-outans, les gorilles et les chimpanzés. Seul le physique, encore une fois, a changé.
          Il y a une troisième manière d'aborder ce premier degré, en mettant en scène l'aspect social : par exemple, les sociétés imaginées par Asimov dans les récits comme Les Cavernes d'Acier ou Face aux Feux du Soleil. L'homme-animal est inchangé, mais les circonstances matérielles qui l'entourent ont amené une modification radicale des relations entre ces animaux sociaux. Et dans ce cas, on n'est toujours qu'en compagnie d'hommes !

          On peut aller plus loin que la simple modifications d'un paramètre de la définition. Le degré suivant, souvent utilisé en SF, met en scène deux degrés, c'est à dire l'animal intelligent qu'est l'extra-terrestre. Les Martiens d'H.G. Wells utilisaient déjà ces deux degrés : ils étaient physiquement très différents de nous et utilisaient une technologie très avancée tout en étant "stupides" (pas de notion des risques de contamination) ce qui dénote une intelligence différente, mais on n'a aucune idée de la société qui était la leur, car ce n'était pas le propos de La Guerre des mondes. A noter que celui qui a presque tout créé en SF a, très tôt, approché le troisième degré, puisque dans l'exploration de la Lune à l'aide de la sphère de cavorite, on découvre une société lunaire, qui n'est cependant qu'une ébauche peu approfondie.

*

          Mon but n'est pas de faire une analyse détaillée des thèmes abordés dans la Science-Fiction. J'ai la faiblesse de croire qu'il s'agirait dans ce cas d'un cours de faculté, scientifique, réparti sur un bon nombre d'heures, plutôt que d'une simple approche réduite à un peu plus d'une quinzaine de pages.
          Je voulais seulement introduire un sujet, l'Autre et la Science-Fiction. Ou plutôt, la Science-Fiction elle-même, puisque, pour moi, elle est indissociable de la découverte de l'Autre.

          Tiens...
          J'éprouve tout à coup une sorte de grand frisson. Aurais-je donc fait la découverte du siècle, voire du millénaire ? Une définition simple de la Science-Fiction, enfin !
          Je vais me contrôler quelques instants encore, et faire de l'anticipation, me laissant emporter par un Fleuve.. flamboyant!
          Tiens donc...!

          Cessons de rêver, revenons à Lodève...
          Demain, il y aura un débat, avec pour sujet, Quelle Science-Fiction pour le XXIème siècle  ? Au risque de brûler mes cartouches, je dirai dès maintenant que la Science-Fiction du XXIème siècle ne sera pas fondamentalement différente, ne peut pas être fondamentalement différente, de la bonne Science-Fiction du XXème siècle, parce que...
          ... et c'est là que le frisson revient...
          ... parce que la Science-Fiction, quels que soient les thèmes empruntés, ou les artifices littéraires utilisés, ce n'est jamais que - et c'est toujours - chercher à comprendre la nature de l'Autre.

*

          Je croyais en avoir terminé ici — et il est possible que toute la nombreuse assistance l'espère — puis je me suis fait relire par mon lecteur numéro UN.

          Par parenthèse, il existe un seul être au monde qui a lu TOUT ce que j'ai écrit, y compris les manuscrits ratés, c'est mon fils Olivier. A première vue, il est toujours sain d'esprit.
          Tout au moins, il n'est pas plus fou que moi.

          Nous avons discuté de ce qui précède, et il m'a fait découvrir autre chose : n'y a-t-il pas, dans cette recherche, cette découverte permanente de l'Autre qui nous anime, un élément bien plus fondamental ? Ne sommes-nous pas, en permanence, sur le chemin de Socrate ? Gnôthi séauton. Connais-toi toi-même, disait-il il y a bien plus de deux mille ans.
          Ne suivons-nous pas, dans cette recherche de l'Autre, la même route, lui prêtant alternativement tous les défauts, toutes les qualités qui peuvent être les nôtres, et le chargeant de réaliser nos rêves les plus extravagants, qu'ils soient positifs ou négatifs, parce que ni notre conscient, ni notre subconscient, n'acceptent de les prendre en charge ?
          C'est sur cette question que je vous laisse ce soir...

          Merci.

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