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Ian Watson

(Grande-Bretagne ; 1943)

Denis GUIOT

Le Monde de la Science-fiction. M.A. éditions, 1987

          Après des études en littérature anglo-saxonne et en linguistique, Watson part enseigner quelques années à l'étranger : Japon, Egypte, Tanzanie) puis revient se fixer à Oxford. Débuts en 1969 dans New Worlds, premier roman en 1973, L'enchâssement (Presses Pocket — The embedding).
          A l'évidence, Watson n'est pas un auteur facile. « Je considère mes livres, écrit-il dans le n° 1 de la revue Orbites (NéO), comme une ligne continue de chiffres, un projet de recherche, en termes romanesques, de la nature de la conscience et de la réalité, et de la façon dont elles s'imbriquent l'une dans l'autre. Mes livres ne proposent pas tant de la « littérature » que des expériences mentales ». Nous voilà prévenus : la SF de Watson est essentiellement philosophique (ce qui ne l'empêche pas d'être aussi en prise avec les problèmes de notre époque car, explique-t-il par ailleurs, « on ne peut cultiver sa conscience en se tenant à l'écart de la politique et de la réalité sociale ») toute entière impliquée dans la recherche d'un nouveau paradigme d'où émergerait l'Homme de Demain.
          Nous sommes programmés par notre éducation, nos habitudes, notre culture et, la plupart du temps, inconscients de cette programmation. Or, affirme avec force Watson dans tous ses livres, notre software possède la faculté de réfléchir sur lui-même et de faire appel, en une prise de conscience quasi mystique, à une sorte de méta-programme qui permettrait à notre cerveau d'accéder à un niveau supérieur de la conscience — conception gnostique du monde qui considère l'espace intérieur et l'espace extérieur comme les deux facettes d'une même réalité : « L'une doit alimenter l'autre. Et la science-fiction, qui est le lieu où le cosmos et l'humanité interfèrent par le biais de la technologie, offre les moyens parfaits de promouvoir des modèles d'exploration de cette complémentarité » (op. cite).
          Dans cette oeuvre d'une grande richesse conceptuelle et moins abstruse qu'on le prétend, citons L'enchâssement, son roman le plus connu et le plus accessible (peut-on communiquer avec l'Autre Réalité par le biais d'un langage entièrement fabriqué ?), L'Inca de Mars (Dimensions — The Martian Inca, 1978) et L'ambassade de l'espace (Dimensions — Alien embassy, 1977), deux variations sur le concept de l'homme néoténique, Les visiteurs du miracle (Dimensions — Miracle visitors, 1978) qui propose d'aborder le phénomène OVNI non par l'analyse, mais par la contemplation soufie car les Pilotes des Soucoupes ne sont autres que nous-mêmes, c'est-à-dire une partie de notre vie psychique collective, et Le monde divin (Dimensions — God's world, 1979), un surprenant space opera théologique où le voyage spatial prend des allures de vol chamanique au sein d'une matière qui se retourne comme un gant.
          Mais parfaitement conscient de son étiquette d'auteur intellectuel qui rebute un certain nombre de lecteurs, Ian Watson s'est consacré ces dernières années à une SF plus détendue. Ainsi Le voyage de Tchekhov (Présence du Futur — Chekhov's journey, 1983) est un ironique paradoxe temporel ayant pour personnage principal l'auteur de La Pommeraie — pardon, La Cerisaie ! —, Converts et la trilogie du Book of the River, respectivement un roman comique et une « romantic science fantasy ». Etonnant, isn't it ?

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