Avant tout,
Hubert est un styliste, toujours à la recherche du mot juste. Cette exigence, qui prend ses racines dans le bilinguisme de l'auteur (JPH est né et a vécu à Strasbourg) confinait à un véritable complexe vis-à-vis d'une langue qui n'était pas, pour ainsi dire, sa langue maternelle, lorsque, sous l'impulsion amicale de
Daniel Walther — un autre alsacien — Hubert se jette à l'eau et cela donne en 1975, huit nouvelles (dont
V.V, dans l'anthologie ellisonienne de Walther,
Les soleils noirs d'Arcadie) et un roman (
Planète à trois temps, Opta). Puis déferle en 1977 le raz-de-marée de la S-F politique à la française. Hubert est au sommaire de tous les « Collectifs » à l'emporte-pièce de la collection
Ici et Maintenant (dirigée par
Bernard Blanc chez
Kesselring), ce qui lui vaudra l'étiquette d'« écrivain politique ». Politique, Hubert l'est, bien sûr, mais à sa manière, c'est-à-dire préférant l'allégorie à l'anathème. Ainsi
Mort à l'étouffée (Kesselring — 1978) et sa planète-entonnoir est une intelligente métaphore de la logique capitaliste. Mais ce goût pour le symbolisme donne à l'œuvre de notre auteur une certaine impression de froideur (même lorsque celle-ci glisse vers une heroic fantasy à la
Zelazny comme dans
Les faiseurs d'orages — PdF, 1984) qu'accentué une thématique plutôt sombre (
Le champ du rêveur, PdF, 1983, est une inquiétante méditation sur le pouvoir de fascination que peut exercer la violence). Et pourtant, malgré sa réputation de solitaire, l'homme est d'une grande convivialité, professeur de français dans une petite sous-préfecture du Bas-Rhin et musicien folk à ses heures...