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Ecrivain romantique dont le style subtilement poétique imprègne de mélancolie les archétypes de la SF, Young affectionne les personnages tourmentés, quelque peu déphasés par rapport à leur époque qu'il décrit avec une ironie tendre légèrement teintée de gravité, personnages toujours à la recherche de cet insaisissable Graal qu'est l'amour. Ainsi John Starfinder, Baleinier de la nuit (Club du Livre d'Anticipation n° 100, Starfinder, 1980) blotti dans le ventre du Leviathan cosmique qu'il a apprivoisé, dérive dans les océans de l'espace-temps, fuyant un passé qui l'obsède. Ou encore Tom Strong, le bûcheron chargé d'abattre Le dernier Yggdrasill (Club du Livre d'Anticipation n° 100, couplé avec le roman précédent, ibid, 1980), le dernier arbre géant de la planète Nouvelle-Amérique. Mais l'Yggdrasill n'est-il pas l'arbre de vie et de connaissance, du destin et de la douleur, l'arbre de l'univers des légendes scandinaves ?
En choisissant Young pour le 100ème volume de la luxueuse collection qu'il dirige chez Opta, Daniel Walther a voulu, symboliquement, réparer une injustice. Car Robert Young étant essentiellement un nouvelliste — une carrière commencée tardivement, en 1953 — , son oeuvre s'est retrouvée cantonnée dans le ghetto des revues spécialisées et, malgré la bonne cinquantaine de textes traduits dans les revues Fiction et Galaxie, il reste un parfait inconnu pour le grand public. Pourtant, jouant de la satire comme de l'émotion dans des récits où affleure la psychanalyse et qui débouchent parfois sur une certaine inquiétude métaphysique, l'auteur est de la race des Bradbury et des Sturgeon. « Aborder Robert F. Young, écrit J. -P. Fontana dans l'anthologie qu'il lui consacrée, Le pays d'esprit (NéO, 1982), c'est un peu comme faire l'amour pour la première fois, avec toute l'ivresse, toute la sensibilité et la pudeur que cela implique ; et la tendresse !. »
Lecture
- Le Léviathan de l'espace, anthologie composée par J.-P. Fontana (NéO, 1985)
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