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Album
Les Règles du jeu
Série : Urban    tome 1  Album suivant

Scénario : Luc BRUNSCHWIG
Dessins : Roberto RICCI
Couleurs : Roberto RICCI

Futuropolis , septembre 2011
 
Cartonné
Format 330 x 235
56  pages  Couleurs
ISBN 978-2-7548-0318-2
 
Quatrième de couverture
     Pour toi, le colon, qui jour après jour sue sang et eau pour assurer l'avenir de la race humaine, Springy Fool a imaginé Monplaisir.
     Monplaisir, un lieu magique, où pendant deux semaines par an, tu pourras oublier ton dur labeur et laisser libre cours à tous tes fantasmes.
     Plus qu'un parc de loisirs, Monplaisir est une cité tentaculaire de 300 000 hectares et deux niveaux d'accès entièrement pensée pour répondre à toutes tes envies. Sois imaginatif, le choix est sans limite.
     Monplaisir, de dernier endroit où ça rigole dans la galaxie !
 
 
Critiques
     Le 20 décembre 2058, Zachary Buzz quitte la ferme familiale où il a toujours vécu. Sa sœur lui rend son cadeau. Elle ne veut pas qu'il oublie à cause de qui il s'en va. Zach part pour Monplaisir intégrer l'Académie de police. Il dialogue, sans cesse, avec une entité vêtue de noir, invisible pour les autres. À son arrivée, il est accueilli par son coach. Alors qu'ils se rendent à l'appartement qui lui est attribué, Zach est témoin d'un vol de bagages. Soucieux de montrer sa motivation, il veut intervenir. Son coach l'en empêche. Il lui explique que la police ne se consacre pas à ces petits délits, elle vise : « ...des arrestations plus dignes de ce nom. ». C'est A.L.I.C.E., l'Intelligence Artificielle, qui traite de façon très particulière ce genre de méfaits.
     Le 24 juin 2059, Zach perd son combat contre Ishamel qui devient le nouvel « Urban Interceptor ». Celui-ci doit affronter des criminels endurcis. Les traques sont entièrement retransmises, sous forme d'un jeu télévisé, sur tous les écrans de la ville, des écrans que personne ne peut éteindre.
     Zach découvre, avec la jolie liftière de son immeuble, des émotions inconnues, mais touche du doigt le revers d'une médaille qu'il ne soupçonnait pas...
 
     Luc Brunschwig s'est, jusqu'alors, illustré dans le récit contemporain ou se déroulant dans un passé récent. Cependant, son intrusion dans l'anticipation ne date pas d'hier. En effet, une première version du présent scénario a fait l'objet d'une publication en octobre 1999, aux Humanoïdes Associés sous le titre d'Urban Games. Les dérives sociétales et humaines que l'auteur pointait alors, n'ont fait que croitre et s'amplifier de façon exponentielle depuis.
 
     Le scénariste fait, avec Monplaisir, un parc d'attraction géant où le personnel est à la disposition des clients, dans tous les sens du terme. Tout est prétexte à jeux et amusements sous la férule de Springy Fool, le concepteur, qui apparaît dans les médias sous la forme pixélisée d'un lapin, alors que l'IA se présente comme une blonde pulpeuse.
     Luc Brunschwig s'amuse avec ces univers factices que l'on s'ingénie à nous vendre comme le seul modèle d'une société réussie. Il affiche les effets grotesques de la dictature de l'apparence, la civilisation du plaisir à tout prix, l'obligation d'être plein d'enthousiasme, de dynamisme, toujours de bonne humeur. Il dénonce aussi cette propension à tout transformer en jeu, en situations dramatiques et le désir de s'exhiber. La liberté d'être soi, de ses choix, voire de ses actes respectueux des autres, disparaît. Il montre l'omniprésence, des appareils audio, vidéo dont on devient l'esclave, de la surveillance de l'individu autorisée par le développement des moyens électroniques.
 
     Dans cet album de mise en place de son univers, Luc Brunschwig qui a pratiquement tout renouvelé, fait découvrir le cadre, les principaux intervenants, l'ambiance, les contraintes. Il ouvre aussi sur la réalité avec Zach dans le rôle d'un Candide qui découvre une autre vérité, un monde barbare. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec les programmes télévisés, avec ces parcs d'attractions où tout est factice depuis l'accueil jusqu'aux articles souvenirs frelatés, et l'addiction à certains modes de communication.
 
     Roberto Ricci, qui a mis en images, en particulier Les Âmes d'hélios (Delcourt) donne corps au monde futur de Luc Brunswichg, avec tout le talent qu'on lui connaît. Les physionomies de ses personnages, les différents niveaux de récits, sont bien mis en valeur et offrent la lecture agréable d'une mise en page dynamique. Le dessinateur est aussi à l'aise dans le plan rapproché que dans la vue d'ensemble et signe quelques pages grandioses de foules puisant dans tous les déguisements possibles et imaginables. Ses couleurs, à la fois douces et toniques, permettent de se repérer entre l'univers virtuel et réel. Il en résulte un magnifique travail graphique, véritable régal pour les yeux, mené de main de maître.
 
     Urban est une série qui renait sous de bien beaux auspices. Avec deux « parrains » aussi talentueux, elle a toutes les chances d'un beau succès.
 

Serge Perraud          
nooSFere          
25/09/2011          


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