Vaincre la mort, ou du moins en retarder le plus possible l’échéance, a été de tous temps un des rêves de l’homme. S’il y a eu jusqu’alors, peu de résultats scientifiques connus et authentifiés, par contre les auteurs se sont emparés de cette chimère et l’ont traitée de mille et une façons.
Thierry Gloris tente une nouvelle approche avec Le Codex Angélique, une série prévue en trois tomes.
Les Parisiens sont terrorisés par les assassinats en nombre d’un meurtrier surnommé le « Croc’coeur » parce qu’il prélève cet organe sur ses victimes. La police : le commissaire Nimber et de l’inspecteur Pujol, patauge et découvre bientôt une dix-septième victime.
Thomas Devisse est orphelin, rêveur et pieux. Il vit avec le frère de sa mère et un majordome, autoritaire et musclé. Son oncle, un savant féru d’ésotérisme, s’est mis en tête de sauver sa sœur de la mort. Il conserve son corps dans un cercueil vitré, en hibernation, en attendant de trouver la solution miracle.
La révélation se fait, pour l’oncle, lorsque Thomas découvre chez son libraire, Le Codex Angélique, un ouvrage qui serait : « …la seule source fiable concernant les rouages des arcanes divins. »
Mais Thomas n’est pas que l’adolescent réservé, charitable avec les déshérités. Il porte un masque pour ses turpitudes…
Même si certains éléments peuvent faire penser à des affaires similaires, cette histoire, présentée par Thierry Gloris, a un aspect créatif certain et un côté novateur du plus bel effet. Le thème du serial killer, dans un Paris à l’ambiance du XIXè siècle, lui permet d’amalgamer polar et ésotérisme, fantastique et thriller, études de mœurs et même comédie. Il anime son décor avec une théorie de personnages aux profils psychologiques complexes, aux caractères torturés et explore ainsi une vaste gamme de sentiments humains.
Le dessin, et surtout la couleur de Mikaël Bourgoin sont somptueux. Le choix des couleurs est en harmonie avec l’atmosphère générée par le scénario et l’époque où se déroule l’intrigue. S’il fait un travail soigné sur ses personnages, les décors sont à l’avenant, faisant de nombre de vignettes, de véritables tableaux.
Souvent, dans un premier tome, la mise en place progressive se fait au détriment de l’intrigue. Avec Izaël, les auteurs nous placent très vite au cœur de celle-ci.
Cet album est une belle réussite, le début d’une série qui semble très prometteuse.
Serge Perraud
nooSFere
21/08/2006
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