Acriboréa a vu, il y a un demi siècle, un premier flot d’immigration. Celle-ci semble s’être bien déroulée et la cohabitation avec les natifs pacifiques se passer correctement. L’arrivée d’une seconde vague, de douze millions d’individus, est imminente. Les phases d’accueil mobilisent les dirigeants qui, par ailleurs, doivent faire face à des attentats perpétrés par les Rempartisans, qui luttent contre le « destinage » une forme sauvage de discrimination et d’esclavagisme. Pendant que le colonel Nathan part en inspection sur le planète Hope, où les indigènes posent des problèmes, Niemeyer, le rebelle, est placé en quarantaine sur le C.O.R.E. C’est un vaisseau où sont isolés les Incertains, les douze personnes qui, comme lui, ont acquis des pouvoirs fantastiques sans trop savoir comment. La négociation entre Denshaw, le gouverneur de la communauté humaine et J’vez l’ambassadeur des Nominoss tourne mal, très mal… J’vez déclanche une vague d’énergie destructrice, qui s’enfle et ravage tout. Les douze doivent évacuer leur zone… Que peuvent-ils faire de leurs pouvoirs ?
C’est un space opera raconté sur un rythme tonique avec des renversements de situations nombreux et variés. L’histoire de Sylvain Cordurié est fourmillante, et bien que le scénariste apporte des informations significatives vers la solution, il pose tant de nouvelles questions que…. Il nous offre une fable sur la colonisation, sur l’expansion de la race humaine et ses obligatoires exactions. L’homme est-il capable d’appréhender un milieu entièrement nouveau, lui qui n’a pas su comprendre l’environnement qui lui est naturel, celui dans lequel il évolue depuis des millénaires ?
Le dessin de Stéphane Créty est dynamique, précis, réaliste. Il donne une dimension palpable et une crédibilité à l’univers du scénariste. Il faut souligner l'originalité des décors, qui fourmillent de détails, ainsi que celle des astronefs et engins futuristes.
Les couleurs synthétiques de Sandrine Cordurié s’accordent au ton du récit et aux caractéristiques des décors. Il semble y avoir une véritable osmose entre le scénariste et la coloriste !
Les Ruines de l’Aréopage confirme la très bonne impression ressentie à la lecture du tome un et signe une série de qualité.
Serge Perraud nooSFere 13/09/2006
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