Le masque du clown est le reflet du pouvoir.

     On ne sait jamais quelle réalité il dissimule.

     On croit deviner, parfois.

     On se trompe, souvent.

     Le space-opera anticapitaliste peut conduire à de bien ennuyeux échecs — voir Vautours de Marc Bourgeois ou Ald'haï de Jean-Louis Le May. Mais Houssin ne se permettrait jamais d'ennuyer, il a une technique de la narration nerveuse à toute épreuve. Quand Poska Dehli se trouve enchaîné avec Val Dundee dans une mission qui sent de plus en plus mauvais, il plonge peut-être dans le cliché, voire dans le roman d'espionnage, mais on ne peut s'empêcher de tourner les pages.

     Tout est dans la situation : Dundee et Poska sont des spécialistes des Mectons — autrement dit les travailleurs. Ils leur font passer des tests, mais savent bien qu'ils ne les réussiront jamais, et qu'au bout d'un certain temps ils dégénèrent et partent pour la planète Clown pour ne plus en revenir. Mais quand ce qui les attend sur Clown se manifeste sur une base militaire terrienne, le gouvernement ne plaisante plus, et c'est leur propre vie qui est l'enjeu des efforts de Dundee. Pas de finesse psychologique, pas de beauté dans l'écriture : rebondissement sur rebondissement. Houssin rachète le space-opera un peu comme Wul avait pu le faire à son époque.