David DUCHOVNY Titre original : Miss Subways, 2018 Première parution : New York, USA : Farrar, Straus and Giroux, 1er mai 2018ISFDB Traduction de Claire DESSERREY
New York fascine. N'est-ce pas le point d'entrée de l'Amérique ?
Celui par lequel les émigrants pénètrent dans le Nouveau Monde avec leurs cortèges secrets de folklore et de personnages magiques ; melting pot de croyances hétéroclites, ragoût de créatures immortelles qui s'ennuient sec et cherchent de quoi s'occuper.
La belle Emer et son amoureux en font les frais ; leur destin bousculé par les gesticulations de figures légendaires venues du monde entier, équipées de nos joujoux technologiques.
Voilà un voyage en Fantasy urbaine intelligent et hilarant, ancré dans notre époque et profondément universel. La Ville qui ne dort jamais y tient le premier rôle, ses quartiers recelant d'étranges phénomènes, des cérémonies hallucinantes et des êtres mythologiques englués dans la vie de tous les jours : sidhes gardiens d'immeuble, femme-araignée mère célibatiare, golems vivants sous la terre... Et surtout leur Reine nouvelle, prête à effronter des forces surnaturelles pour retrouver l'amour.
Un feu d'artifice de références, de pop culture et de liberté d'esprit.
David Duchovny, acteur de X-Files et Californication est aussi réalisateur, écrivain, musicien. Inspiré d'une légende irlandaise et d'une pièce de W.B. Yeats, son roman est aussi un vibrant plaidoyer pour le multiculturalisme, et une magnifique déclaration d'amour à sa ville.
Critiques
Wikipédia nous apprend que le titre de Miss Subways a été accordé à certaines femmes de la ville de New York entre 1941 et 1976. La Miss Subways du moment apparaissait sur des affiches placées dans le métro de New York et les rames, affiches complétées d’une brève description. En 1957, on estimait que 5,9 millions de personnes regardaient quotidiennement les Miss Subways, grâce à 14 000 affiches disséminées dans le métro. Le programme était géré par la New York Subways Advertising Company. Et environ 200 femmes ont porté le titre de Miss Subways pendant la durée du programme.
Pourquoi vous raconter ça ? Parce queMiss Subways est le titre original du roman de David Duchovny, devenu La Reine du pays-sous-la-terre en VF ; donc, dès le départ, la promesse faite aux lecteurs n’est pas la même : le titre VO nous annonce un roman nostalgique sur New York, le titre français une fantasy de la Terre Creuse. Dans cette lettre d’amour à la Grosse Pomme (longue missive parasitée par une cascade de digressions sur Donald Trump, Paul Manafort, Mike Pence, Rudy Giuliani et tant d’autres), on suit Emer, une femme d’environ quarante ans qui vit une histoire d’amour bancale avec Ken (oui, c’est son prénom VF ; en VO, c’est plus rigolo, c’est Con). Cette histoire est en fait une réplique de l’histoire irlandaise d’Emer et de Cú Chulain. Elle n’a globalement aucun intérêt, et comme David Duchovny ne tient pas son livre, changeant sans cesse de registre, de niveaux de langue et glissant de digression new-yorkaise en digression new-yorkaise, ben le lecteur français s’ennuie ferme. On ajoutera à cela une traductrice en grande difficulté avec le style de l’auteur, et qui peine à garder la tête hors de l’eau face au flot ininterrompu, ou presque, de références diverses et variées que nous inflige un Duchovny très logorrhéique.
De par ses éléments de fantasy urbaine, La Reine du pays-sous-la-terre fait penser à Neil Gaiman, American Gods, bien sûr, mais aussi Neverwhere. On préférera les œuvres originales, deux très bons bouquins, à cette copie de médiocre qualité. Si elle n’avait pas été signée David Duchovny, il y a fort à parier que personne n’aurait vraiment remarqué l’existence de cette romance new-yorkaise.