LES PARTICIPANTS
Juan Miguel AGUILERA, né à Valence en 1960, est l'un des auteurs confirmés de la SF espagnole. Depuis 1981, date à laquelle il publiait son premier récit de science fiction dans la revue Nueva Dimensión, il n'a cessé d'écrire. Ses œuvres les plus connues sont Mundos en el abismo, co-écrit avec Javier REDAL, El refugio et La locura de dios, paru en 1998, prochainement publié en France par les éditions Diable Vauvert.
Armando BOIX est né en 1966 près de Barcelone. En 1994, il publie sa première nouvelle puis se fait régulièrement remarquer par de nombreuses parutions, tant en matière de fantastique que de SF. Trois ans plus tard, il connaît la consécration en recevant le prix Gran Angular pour El jardin de los automatas (Le jardin des Automates, Castor Poche, Flammarion 2000). Depuis lors, il écrit beaucoup pour la jeunesse.
Julian DIEZ est né le 13 mai 1968. Il intégre le fandom espagnol en 1986. En 1991, il collabore à l'organisation de la première HispaCon sous sa forme actuelle, ainsi qu'à la création de l'AEFCF. En 1995, il prend la direction de la revue Gigamesh. En tant qu'auteur, il a publié une douzaine de nouvelles dans différentes revues, et remporté des prix littéraires.
Rafael MARÍN, né à Cadix en 1959, a remporté un prix littéraire en 1979 avec la publication de son premier texte. Auteur très prometteur, il n'a cessé d'être remarqué pour ses différents récits. En 1981, il écrit le célèbre Lágrimas de luz, d'une qualité littéraire bien au-dessus de la moyenne des œuvres du genre. D'autres romans suivront, dont Mundo de Dioses (1997). Passionné de comics, il écrit également des scénarios et a publié un ouvrage de fond sur les Comics de Marvel.
Rodolfo MARTÍNEZ est asturien. Il a débuté en 1987 et depuis n'a cessé de publier articles, récits et nouvelles dans divers fanzines et revues. Il est remarqué avec plusieurs romans, et remporte un prix littéraire en 1995 avec La sabiduría de los muertos. Il est de nouveau primé avec La sonrisa del Gato (1996). Depuis, il collectionne les récompenses pour chacun de ses écrits.
Madrilène domicilié à Plasencia (Cacéres), Javier NEGRETE est l'auteur de diverses nouvelles et novellas qui reçoivent toutes un accueil très favorable. Son premier vrai roman publié, La mirada de la furias (1997), vient d'être choisi par le Cercle des Lecteurs pour une publication dans leur collection SF. Auteur doué pour la littérature comme peu le sont à ce niveau dans la SF espagnole, NEGRETE est capable d'écrire dans de très nombreux registres.
LA SF ESPAGNOLE : QUELQUES REPÈRES
La SF espagnole connaît depuis 15 ans les meilleurs moments de son histoire. A moins huit des dix meilleurs romans, et au moins vint des vingt-cinq meilleures nouvelles ont été publiés durant cette période. Cette embellie ne génère pas, pour le moment, de développement important : les collections continuent d'afficher une diffusion modeste et les amateurs ne dépassent pas quelques milliers. Mais les bons auteurs récents paraissent s'alimenter les uns les autres. Ils se convertissent même, pour certains, en semi-professionnels exerçant leurs talents hors du genre, ce qui laisse présager que la bonne situation actuelle va se maintenir un moment.
La SF espagnole, dans le passé, a cheminé sur deux voies un peu ingrates : d'une part le space opera de consommation rapide (les « pulps » de mauvaise qualité dont seuls les noms de Ángel Torres Quesada et Carlos Saiz Cidoncha méritent d'être cités) et d'autre part les interminables pastiches d'œuvres à l'américaine avec des protagonistes aux noms anglo-saxons et des intrigues totalement dépourvues d'originalité. Une première tentative de sortie de ces modèles, suite aux travaux novateurs de Domingo Santos, se retrouve dans deux romans de Gabriel Bermudez Castillo, El señor de la rueda et Viage a un planeta Wu-Wei, qui montraient la possibilité d'écrire une SF de couleur espagnole sans tomber dans le ridicule. Cependant leurs travaux sont restés, à l'origine, marginalisés.
Les débuts de la « vraie » SF espagnole se retrouvent dans la parution des premiers travaux de Rafael Marín. Certes, dans les pages de la mythique revue Nueva Dimensión, Domingo Santos faisait la promotion de la SF espagnole, mais jusqu'à la novella de Marín, intitulée Nunca digas buenas noches a un extraño, et son roman Lágrimas de luz, les lecteurs ignoraient qu'on pouvait lire une SF espagnole de qualité comparable à celle de l'étranger.
La disparition de Nueva Dimensión (1982) a ralenti quelque peu ce processus de normalisation. Pourtant, de son côté, Santos tentait de poursuivre son travail de promotion de la SF espagnole dans une collection de livres, Ultramar, publiant les premières œuvres de ceux qui deviendraient les « grands » de la SF dure, Juan Miguel Aguilera et Javier Redal. Le dynamique Mundos en el abismo reste, à l'heure actuelle, l'un des prétendants au titre de meilleur roman espagnol de SF.
L'alicantine Elia Barceló, vivant aujourd'hui en Autriche, et le castillan Juan Carlos Planells sont deux auteurs qui se sont progressivement détachés sur cette « traversée du désert » entre 1982 et 1990-91. Au cours de ces années se produisent plusieurs événements importants : apparition de publications majeures ( BEM, Ciberfantasy, Gigamesh...), création de l'AEFCF (Association Espagnole de Fantasy et de SF) suite aux contacts établis lors de la WorldCon de La Haye, démarrage d'une série de prix littéraires motivant les écrivains (prix UPC de la nouvelle, prix Pablo Rido du groupement de SF de Madrid, et prix Domingo Santos des conventions nationales) et, surtout, arrivée en force d'un nouveau groupe d'auteurs dont le démarrage le plus visible serait la nouvelle El mensaje perdido de Cesar Mallorquí.
Dans les différents concours, le nom de Mallorquí est fréquemment associé, dans la liste des gagnants, à d'autres qui commencent à apparaître régulièrement dans les diverses publications : Rodolfo Martínez et Javier Negrete sont les plus remarqués. Le premier se transformera bientôt en un chouchou du fandom, tandis que le second se spécialisera, après avoir obtenu le prix UPC, dans les récits courts de registres variés.
Au milieu des années 90, surgit une nouvelle vague d'auteurs avec des publications qui obtiennent un succès rapide. Ce sont Armando Boix, Daniel Mares, Ramón Muñoz, Eduardo Vaquerizo, Carlos Castrosín, Felix J. Palma... Des auteurs qui évoluent déjà en toute confiance dans un style de SF intrinsèquement espagnole, dans la ligne de Bermudez et Mallorquí et qui reprennent avec bonheur le flambeau de vétérans comme Barceló, Aguilera ou Marín. Ils se détachent volontiers de la SF traditionnelle, jouant sur un imaginaire à la frange de plusieurs genres qui va s'imposer.
A l'heure actuelle, il existe en Espagne plus de supports publiant de la SF que jamais. Cette diversité est peu affectée par la récente disparition du fanzine BEM : avec deux revues semi-professionnelles reconnues ( Gigamesh et Solaris) et diverses publications amateur de parution régulière, il ne manque qu'une collection se dédiant résolument à la SF espagnole. La collection fanéditée Espiral joue un rôle très important dans ce sens, tandis que Nova et Gigamesh ne publient qu'occasionnellement des auteurs nationaux. En conséquence, la relative modestie de ce marché éditorial (même s'il est le meilleur qu'ait jamais connu l'Espagne en matière de SF) et le manque de traductions a incité la majeure partie des bons écrivains du genre à se diriger vers des marchés plus substantiels, comme le roman jeunesse (c'est le cas de Boix ou de Mallorquí), ou la littérature générale (Palma, Marín ou Barceló). Contenir cette « fuite des cerveaux » devient aujourd'hui le principal défi de la SF espagnole.
QUELQUES ŒUVRES MAJEURES
Dix romans pour connaître la SF espagnole
PLANELLS, Juan Carlos. El enfrentamiento (1996)
Trente nouvelles fondamentales
ARSENAL, León, El centro muerto (1994)
ARSENAL, León. En la fraguas marcianas (1998)
CASTROSÍN, Carlos F. Los viejos días de la contracultura (1994)
COTRINA, José Antonio. Entre líneas (2000)
CUEVAS, Javier. Contramedidas (1998)
DÍEZ ROMÁN, Manuel. La venganza de Cárdenas Muledge (1994)
MUÑOZ, Ramón. Días de de tormenta (1998)
PALMA, Felix J. Reflejos (1997)
PALMA, Felix J. El vigilante de la salamandra
PLANELLS, Juan Carlos. Otro día sin noticias tuyas (1995)
PLANELLS, Juan Carlos. De muerte y de dolor (1993)
REVUELTA CANDÓN, Joaquín. Más tequila (1998)
TORRES QUESADA, Angel. Centro de violencia controlada (1968)
POUR EN SAVOIR PLUS...
Recherches en français
Recherches en espagnol
Informations bibliographiques : www.tranttor.org
Informations générales sur la SF espagnole : www.aefcf.com
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