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"C'est la distance qui crée le temps. La matière est juste une vibration compacte, donc du temps solidifié, de la pâte à moduler dont on peut changer la trajectoire"
(Professeur Wattstein)
"Que le meilleur gagne !"
(Charles Darwin) | |
Un certain temps d'adaptation est nécessaire à l'ouverture de cet album. Les premières cases paraissent tout d'abord incompréhensibles, les couleurs agressives, et les détails foisonnants... puis peu à peu, l'oeil s'accomode et tout se met en place... Ah, d'accord, cet objet qui vient d'atterrir (de s'écraser ?), au milieu d'un tas de créatures bizarres et loufdingues, est la chronomobile de Sir Dicked Smith, un anglais typique comme on n'en fait plus, coiffé d'un casque colonial à hélice... Cette chronomobile, dont le carburant est l'ectoplasme émis par un médium (après raffinage pour éviter les grumeaux) a été envoyée pour retrouver Melvira, une petite fille qu'un coup de corde à sauter malheureux a expédié dans une préhistoire folklorique, et accessoirement pour prouver la théorie du "Doctor Ross" qui dit que nous ne descendons pas du singe mais de la tortue !
Attention, sérieux s'abstenir ! Nous nageons ici dans les eaux troubles du "non sens" à la Monthy Python, de l'absurde et de la folie... Passée la surprise première, on est à la fois effaré et enthousiasmé par ce délire visuel, par ce dessin incroyablement expressif et dynamique, par cette caricature qui dynamite tous les clichés du voyageur temporel à la Wells, par l'inventivité surprenante de l'auteur...
En bref, une BD qui déménage, à savourer, à lire et relire pour en apprécier toutes les finesses, à feuilleter et refeuilleter pour ne rater aucun détail... et que tous les amateurs d'absurde et d'humour frappadingue se doivent de découvrir !
Pascal Patoz
nooSFere
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