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Album
Septembre 1914 - La Marne
Série : Les Sentinelles    Album précédent tome 2  Album suivant

Scénario : Xavier DORISON
Dessins : Enrique BRECCIA
Couleurs : Enrique BRECCIA

Delcourt , coll. Hors Collection, mai 2009
 
Cartonné
Format 320 x 240
64  pages  Couleurs
ISBN 978-2-7560-1881-2
 
Quatrième de couverture

1er septembre 1914.
L’armée allemande est à 40 km des portes de la capitale… Rien ne semble pouvoir enrayer l’implacable invasion.
À Paris, seul le général Gallieni croit qu’il existe une dernière chance : s’engouffrer entre les divisions allemandes et contre-attaquer !
Alors que la France entière recule, qui osera affronter la puissance des armées du Kayser, qui ?... sinon les Sentinelles !

 
Critiques
     Gabriel Ferraud, un jeune scientifique, a conçu une pile au radium. C'est la pièce maîtresse qui manquait au colonel Mirreaux pour équiper ses Sentinelles, des super soldats. Mais Ferraud, antimilitariste, refuse.
     La guerre est déclarée. Il est mobilisé et, le 8 août 1914, fauché par un obus. Le lieutenant Ferraud est amputé de ses membres. Il n'a d'autre choix que d'accepter la proposition de Mirreaux, qui, grâce aux bons soins du professeur Kropp, le transforme en un soldat d'élite indestructible sous le nom de Taillefer.

     Début septembre 1914, Gallieni devient le Gouverneur militaire d'un Paris déserté par le gouvernement et le haut état-major des armées. Un avion de reconnaissance français repère une large zone laissée vide par les armées allemandes. C'est en voulant prendre des photos pour accréditer ses dires auprès de l'état-major, qu'il a abattu à hauteur de Château-Thierry.
     Gallieni décide d'engager Taillefer pour retrouver la pellicule. Mais Ferraux refuse. Pour lui la guerre est perdue, les Allemands sont à quarante kilomètres de Paris. Cependant, le général avec des arguments mi-cyniques, mi-humanistes, le convainc d'accepter. Avec l'adjudant Djibouti, il prend la tête d'une section qui a : « ...48 heures pour retrouver cet avion et ces foutus clichés. » Mais mener une mission dans un climat de débâcle, de débandade...

     Xavier Dorrison n'utilise pas la langue de bois quand il évoque la capacité de Joffre et des membres d'Etat-major à s'approprier tous les mérites d'une stratégie qu'ils n'ont pas menée. Il ne fait pas « dans la dentelle » en décrivant les combats, leurs conséquences psychiques sur les soldats, les mutilations des corps par les explosifs, bombes et autres « joyeusetés » dans le genre. Il montre, sans fard, l'état d'esprit du soldat, le désir de vivre et d'oublier l'horreur des combats. Mais il sait montrer également le sursaut, l'envie soudaine de faire œuvre collective, de faire preuve de pugnacité et de savoir dire : « Non »
     Ce second volet des Sentinelles lui donne l'occasion d'explorer les motivations des hommes projetés dans des situations dantesques, dans des circonstances extrêmes sans le vouloir.
     Avec ce super héros, façon début du XXè siècle, Xavier Dorrison signe une histoire superbe, dense, forte, brutale mais magnifiquement contée.

     Enrique Breccia avait retenu l'attention lors de la publication du premier album de la série avec son dessin réaliste, nerveux, puissant. Il maîtrise aussi bien le dynamisme de ses personnages que leur apathie. Avec ce second tome, il tient ses promesses et propose un graphisme d'une grande qualité.

     Ce second volet conforte l'idée que l'on avait déjà, à savoir que Xavier Dorrison est un scénariste de grand talent et qu'il est relayé, dans cette série, par un dessinateur très doué.

     Les Sentinelles est une réussite scénaristique et graphique, une plongée sans masque dans un constat amer sur l'humanité et ses pauvres œuvres.

Serge Perraud          
nooSFere          
28/06/2009          


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