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Album
Les Eaux noires de Venise
Série : La Licorne    Album précédent tome 3 

Scénario : Mathieu GABELLA
Dessins : Anthony JEAN
Couleurs : Anthony JEAN

Delcourt , coll. Conquistador, novembre 2009
 
Cartonné
Format 320 x 230
56  pages  Couleurs
ISBN 978-2-7560-1270-4
 
Quatrième de couverture
     1565. La Renaissance... L'Art et la Science sont en plein bouleversement, les guerres de religion couvent... Mais une autre bataille, dans l'ombre, a déjà commencé. Une bataille qu'on livre autour du plus mystérieux des objets, de la plus merveilleuses des créations : le corps humain.
     À Milan, les médecins ont découverts qui étaient à l'origine de la mutation du corps humain, et comment il avait procédé. Mais l'ennemi est intervenu, le laboratoire où tout avait été élaboré a sombré, emportant Ambroise Paré avec lui. Avant de disparaître, il a eu le temps d'indiquer à se compagnons où ils devaient poursuivre leur quête. À Venise...


 

 
Critiques
     Ce sont donc trois médecins, Marie et trois Primordiaux survivants qui arrivent en vue de La Sérénissime. Plus ils approchent et plus ils constatent que la vermine est partout, dans l'air, dans l'eau. Mais, c'est dans la Lagune que la concentration est la plus importante grâce aux « bons soins » du Cardinal et du Doge. Ceux-ci veulent profiter de la cérémonie du Bucentaure, célébrant le mariage de Venise et de la mer, pour déclencher une pandémie. La substance lançant le signal sera dans l'anneau d'or traditionnellement jeté dans la lagune par le Doge.
     Déguisés, le petit groupe progresse dans la foule. Ils sont cependant très vite repérés par des chiens au flair modifié. Commence alors une fuite épique dans les venelles, sur les canaux avant d'être pris en charge par un primordial qui les emmène chez un peintre où ils sont surpris de trouver Ambroise Paré, qui les attend depuis deux jours. Celui-ci a pu échapper sain et sauf à l'effondrement et utiliser des moyens inédits de transports.
     Ils apprennent que l'Hydre, par son poison, génère la vermine. Celle-ci ne peut être combattue que par la poudre de Licorne. À Rome, le Chasseur se libère. Il fait dire à son moine gardien où trouver la Licorne, la poudre salvatrice et le nom du traître infiltré dans le groupe de ses amis médecins.
     Ceux-ci reconstituent la Sirène qui leur réserve une bien mauvaise surprise...
 
     L'imagination de Mathieu Gabella semble sans limites. Il réunit, en ce qui semble une gageure, la science médicale en développement et le fantastique, un bestiaire antique, mythologique et médiéval, qu'il fait cohabiter avec des personnages historiques dans une cohérence sans défaut. L'auteur y mêle la fête du Bucentaure, le Carnaval et sa signification première, l'Hydre qui fournit le poison et la Licorne, qu'il reste à découvrir, le remède. Il formule des hypothèses hardies, entre le vrai et le mythe.
 
     Dans ce tome, qui a Venise pour point central, le récit prend un tour franchement aquatique, maritime. Le scénariste ne voulait pas, avec La Sérénissime, tomber dans le piège des clichés, l'imagerie de cartes postales. Il a fort bien évité ce défaut car les vues qu'il nous offre, par le talent d'Anthony Jean, sont tout, sauf des clichés. Les auteurs ont su donner au décor des angles et des éclairages peu communs et révéler une autre vision de monuments mondialement connus.
     Mais, par rapport aux deux tomes précédents, le scénariste « lève un peu le pied » délivrant au lecteur une intrigue moins dense, moins touffue, apportant plus de réponses que de questions. Mais l'histoire ne perd pas pour autant sa tonicité, sa puissance, son inventivité. L'auteur fait une approche originale d'une période clé, avec une façon bien personnelle de plier l'Histoire pour l'intégrer à son récit.
 
     Si Mathieu Gabella sert une intrigue remarquable, son complice pour la mise en images, n'est pas en reste. On a rarement vu un graphisme d'une telle richesse avec une foultitude de détails. S'ils s'imprègnent de l'esprit des machines dessinées par Léonard de Vinci, les auteurs créent leur propre parc de matériels improbables. Anthony Jean a su s'approprier l'esprit des planches que réalisaient les peintres anatomistes pour nous le restituer dans une débauche de vignettes toutes plus belles les unes que les autres. Il n'hésite pas à proposer des angles de vues improbables, des plongées et ses inverses, toutes réussies. Certes, en chipotant, on trouve quelques personnages à la silhouette moins équilibrée, mais c'est vraiment marginal.
 
     Avec les Eaux noires de Venise, ce troisième tome, les auteurs confirment un talent remarquable de créateurs. La Licorne devient une série de BD d'exception.


 

Serge Perraud          
nooSFere          
10/12/2009          


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