Cixi était du petit groupe de héros, parti sous la houlette de Lanfeust, à la recherche de la source de magie. Elle devient jalouse des relations entre lui et sa sœur et décide de se séparer du groupe. Elle s'embarque sur un navire marchand en partance pour Eckmül.
Sur le bateau, le mal de mer la rend fort malade. Face à la gêne qu'elle occasionne quand un navire pirate, piloté par des femmes, les prend en chasse, le capitaine décide de l'enchaîner à fond de cale.
Les pirates s'emparent du bateau grâce à deux tortues géantes et une technique de combat bien rodée. Elles trouvent Cixi, la considèrent comme une victime et l'intègrent à leur équipage. L'apprentissage du métier est rude. Une maladresse de sa part entraîne la punition, par la Capitaine, de Somen, une sculpturale pirate. Celle-ci devient une ennemie mortelle de Cixi et profitera de toutes les occasions pour la mettre en difficultés. Mais la vie de pirate n'est pas de tout repos !
Christophe Arleston ouvre un nouveau volet de l'univers de Troy. Il comble le vide que l'on pouvait constater, dans la vie de Cixi, entre sa séparation retentissante avec Lanfeust et sa réapparition, dans la cité des sages, maîtresse de Thanos et justicière nocturne. Il propose une version en totale cohérence avec le monde où évoluent ses héros.
Le scénariste reprend la formule de son succès en écrivant une histoire riche en péripéties, rebondissements, en multipliant les situations cocasses, les dialogues désopilants, jonglant aussi bien avec un premier degré élémentaire qu'un second degré décalé. Entrent dans ces catégories les allusions aux choses quotidiennes placées dans un monde de magie, les références aux grands classiques de l'imaginaire populaire comme de baptiser Tornado, le Rump, sorte de chauve-souris géante, que Cixi a apprivoisée pour lui servir de monture.
Avec cet équipage de pirates féminins, c'est aussi l'occasion de dévoiler, sans retenue, des plastiques attrayantes.
Olivier Vatine s'est approprié l'esprit de la saga Lanfeust et rend un album qui s'intègre naturellement. Son dessin dépouillé fait merveille pour illustrer la tonicité et le dynamisme de l'histoire. S'il dote les dames d'une représentation flatteuse, il traite les messieurs de moindre façon, en présentant souvent un côté proche de la caricature. Sa mise en couleurs prouve qu'il n'a rien perdu de son savoir-faire.
Cet auteur s'est fait trop rare dans la dernière décennie, ne délivrant ses dessins que parcimonieusement. On ne peut que l'encourager a reprendre le travail sur planches.
La bonne nouvelle est l'annonce d'une suite appelée L'Ombre Ténébreuse, en souhaitant que cet album ne paraisse pas dans trois ou quatre ans.
Serge Perraud
nooSFere
31/01/2010
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