Elle boit, elle jure, couche avec des kangourous... On l'appelle Tank Girl. Comic-book underground à la popularité restreinte en France, (un peu) connu du grand public grâce à une adaptation cinématographique décriée (ne l'ayant pas vue, je ne saurais juger), Tank Girl (re)tente une percée en France 1 à travers les éditions Ankama qui, pour l'occasion, mettent le paquet (sortie simultanée des deux tomes plus un troisième annoncé, préface de l'auteur avec photos, couvertures, croquis, lexique des références à la pop culture, etc.).
Tank Girl relate les aventures d'une punkette dans une Australie post-apocalyptique (pour s'épargner les décors, dixit l'auteur). Dans une suite de sketches sans queue ni tête où personne ne se prend au sérieux (sauf les militaires) au ton délirant et gentiment anarchiste, Tank Girl multiplie les provocations sans que l'intrigue ne suive de véritable fil conducteur (mais quoi de plus logique dans une BD dont les auteurs rejettent toute idée de règle ou de code ?). L'exercice est périlleux car, à terme, l'histoire tourne un peu en rond sans développer son propos et ses acteurs (Tank Girl boit une bière, Tank Girl se bat, Tank Girl couche avec un kangourou, Tank Girl reboit une bière...) mais heureusement, le charisme des personnages et un dessin à l'aspect fouillis mais en fin de compte très précis, dans le plus pur style « underground » (à supposer que cette phrase signifie quelque chose), rendent le tout agréable à la lecture. D'ailleurs, il convient de saluer au passage la traduction très « expressive » d'Alex Nikolavitch.
Tout le monde ne sera pas forcément réceptif à l'esprit punk de la chose (rares sont les BD où le lecteur se fait traiter de tocard par l'héroïne), mais laissez-vous tenter : de nos jours, une dose d'anti-conformisme ne peut pas faire de mal.
Note :
1. Tank Girl a déjà été publié aux éditions Vents d'Ouest.
Florent M. 16/02/2010
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