Qualifié de « thriller biologique » par son auteur, Manhole exploite le thème du virus à propagation rapide pour mettre en scène une intrigue particulièrement bien troussée. Un duo d'inspecteurs est ainsi amené à enquêter sur le décés mystérieux d'un « infecté », mort en public après avoir déambulé complètement nu dans la rue. Malheureusement, ce dernier aura trouvé le temps de transmettre son mal en contaminant un quidam par un vomissement de sang.
Comme vous le voyez, le manga est assez gore dans sa description de la propagation du virus, mais cet aspect dérangeant n'est jamais gratuit et sert parfaitement le ton réaliste du scénario. En effet, Manhole suit un schéma narratif extrêmement cohérent et solide, distillant ses indices progressivement pour dévoiler un schéma d'une envergure effrayante. Car, bien évidemment, l'apparition du virus n'est pas due au hasard, et le but de son « propagateur » a de quoi donner des frissons. Plus qu'un simple descriptif de l'évolution d'une épidémie en milieu urbain, Manhole se veut aussi la critique d'une certaine vision de la société, voire d'une idéologie visant à... mais chut, j'en ai déjà trop dit.
Sorte de mix entre MPD Psycho, Le Fléau et le film Alerte, évocation du traumatisme laissé dans l'inconscient collectif japonais par l'attentat au gaz sarin perpétré par la secte Aum en 1995, Manhole a tout d'une invitation à franchir la porte des enfers, à l'image de la bouche d'égout dont il tire son titre.
Florent M. 08/02/2010
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