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Qui était-il ? John, simplement. Il jouait du saxo pour Loula. Elle l'aimait, elle l'écoutait. Mais elle ne fut pas la seule cette nuit là... Queqlues notes envolées et les portes s'ouvrent sur un univers de souterrains où se terrent de curieux personnages...
Une nouvelle série originale au ton très contemporain. | |
Eliott est viré... Son univers bascule... Incapable d'affronter la réalité, il s'enfuit de son domicile et arpente les rues, sans but... Un début bien banal, voire un lieu commun dans notre monde actuel.
Mais pour Eliott, l'errance va se transformer en une sorte de parcours initiatique, au cours duquel il va rencontrer divers personnages marginaux, doux paumés sympathiques, et découvrir le quartier Solo, un curieux enchevêtrement de maisons construites dans les ruines d'un ancien palais. Ce quartier, truffé de souterrains, est une sorte d'enclave à l'abri du temps qui passe, protégée du monde moderne, où l'on a encore le temps d'être heureux.
L'ambiance de cette première partie, baignée par le blues, est très agréable. L'amitié improbable qui se noue entre des personnages d'horizons divers est un très joli moment, où la tendresse semble l'emporter sur la froide réalité. Personnage à la dérive, Eliott découvre d'autres modes de vie, d'autres sensibilités, au son du saxo de John...
Mais cet instant de grâce sera de courte durée, puisque nos personnages auront à faire face aux agissements d'un promoteur peu scrupuleux. L'intrigue devient alors plus conventionnelle, davantage destinée aux enfants.
Le dessin de L'Héritier est sobre et classique, ligne claire, mais en choisissant de déformer les visages de certains personnages, au point de leur donner un aspect animal, il apporte une touche fantastique à cette ballade aux limites du rêve...
Ce premier album des aventures de J. comme John a donc un parfum de nostalgie qui en fait son charme et son intérêt. Si l'intrigue policière sous-jacente, un peu trop caricaturale, le destine plutôt aux enfants à partir de 10 ans, c'est un album qui mérite d'être lu en famille pour réfléchir ensemble au monde moderne.
On peut espérer que les auteurs s'attachent davantage dans les albums suivants à mettre en valeur les personnages et les lieux si particuliers qu'ils ont su créer, en abandonnant ce côté "aventureux" assez artificiel.
Pascal Patoz
nooSFere
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