Dans une ville futuriste à la Blade Runner, un flic suspendu pour son côté cow-boy se voit chargé d'assumer la protection d'un asiatique particulièrement important. Jusque là, rien de bien original. Cet asiatique aurait réussi à mêler la cybertechnologie avec « l'Asie millénaire » en fondant la « Prome Dragon ». La situation décrite est floue, car une « Cyber-Europe » semble s'opposer à une Asie dont on ignore le statut ? Les auteurs ne fournissent pas suffisamment de détails pour donner une crédibilité à cet environnement.
Une fois ce décor planté, la vacuité du scénario se dissimule mal sous une intrigue confuse et peu cohérente, dont le seul intérêt semble être la justification d'une très longue scène d'action, un assaut final d'inspiration très cinématographique, où le combat vaut par sa chorégraphie sans qu'on lui cherche un sens. On pense entre autres à John Woo, dont le nom figure d'ailleurs — en cherchant bien — sur la couverture.
Le reste n'a guère de consistance. Par exemple, la présence d'un flic-androïde nommé Daneel — une allusion à R. Daneel Olivaw, le personnage d'Asimov ? — n'ajoute rien à l'intrigue. Il s'agit d'un élément du décor, mais sa nature non-humaine n'intervient pas comme un moteur du récit.
Le dessin est dynamique et efficace, mais il est difficile de l'apprécier à sa juste mesure sans le support d'un véritable scénario. On peut certes espérer que le deuxième tome étoffe un peu cet univers et lui apporte une crédibilité, mais l'échantillon qui nous a été donné n'est pas vraiment engageant.
Pascal Patoz nooSFere
|