Depuis le succès incontestable de la série télé Aux frontières du réel, les agents du FBI ont la côte à la télévision, au cinéma, mais aussi en bandes dessinées. S'il le fallait, une preuve nous en est donnée avec ce premier album du duo Ange et Janolle : Level Eleven.

     Certes on constatera qu'au physique, les deux enquêteurs de la BD ne ressemblent guère à leurs homologues de télévision. Il existe cependant un certain nombre de points communs.

     Ainsi, à l'instar d'un certain Mulder à ses débuts, le jeune agent Jonathan Fischer a l'impression de n'avoir à traiter que des affaires de second ordre. Même les serial killers qu'il pourchasse n'en sont pas, c'est tout dire. Plus expérimenté, Fitzgerald Mallow est pour sa part convaincu que son boulot n'est pas la chasse aux mystères. La seule chose qu'il souhaite faire, jusqu'à l'heure de la retraite, c'est arrêter les assassins de tous poils pour les empêcher de récidiver.

     Pourtant, les deux hommes vont devoir faire face à une mort violente et un assassin mystérieux qui ne déplairait pas à Fox Mulder et Dana Scully Par fidélité à une amie d'enfance, Fischer accepte de défier la toute puissante autorité de la CIA. Malgré les ordres, il va poursuivre son enquête sur la mort de l'un de ses ex-agents gelé et horriblement mutilé. Ce faisant, il va entraîner son collègue Mallow dans une bien étrange aventure...

     Tout en reprenant bon nombre de clichés classiques maintes fois vus et revus au cinéma comme à la télé (le duo vieux flic/jeune flic, le complot, la guerre secrète entre agence), Ange, le scénariste, construit une intrigue qui tient la route et donne l'envie de voir la suite. Tandis que, à mille lieues du réalisme d'un autre agent du FBI célèbre de la BD franco-belge (Jess Long d'Arthur Piroton aux éditions Dupuis), le dessin d'Alain Janolle n'est pas sans rappeler celui du duo Antonio Cossu/Philippe Berthet qui eut l'occasion de sévir, avec le talent que l'on sait, sur la série Le marchand d'idées il y a quelques années déjà, chez Glénat.

     Prépubliée en noir & blanc dans les pages du magazine Golem, cette aventure a bénéficié pour sa sortie en album d'une mise en couleur signée Caroline Van den Abeele. Un ajout qui donne une puissance nouvelle au dessin de Janolle pour un premier Némesis chez un jeune éditeur de bon aloi.