Le lieutenant Wilson Jericho revit, dans un cauchemar récurrent, les circonstances de la mort de son adjoint, lors d’une prise d’otages à la Banque Fédérale de Megalopol. Depuis cette affaire, il est à la Sewer Police, la police des égouts. Megalopol possède, comme toutes les villes, un réseau d’évacuation et de retraitement à la dimension de la métropole.
Jericho et un de ses collègues doivent y piloter une universitaire. Le colonel Ackerman leur présente Sandra Yeatman, une jeune femme qui se présente comme cryptozoologue. Elle cherche des rats, des pythons mutants pour prouver que ce ne sont pas des légendes urbaines. Les premières explorations vers les anciens réseaux les amènent à retrouver le cadavre d’une vieille femme morte de peur et un cocon qui contient des corps humains desséchés comme des momies. Un homme capture une araignée que Sandra suppose être une « white lady ». Au laboratoire, alors qu’elle veut la disséquer, l’araignée s’agrippe à la main de la jeune femme qui réussit, cependant, à l’écraser.
Le maire inaugure, en grande pompe, une nouvelle installation d’épuration, un système révolutionnaire.
Dans les anciens réseaux, la police des égouts trouve de plus en plus de cadavres qui portent des incisions par lesquelles leur sang a été aspiré. Un corps semble même avoir été attaqué par le venin d’une mygale. Mais quelle mygale est capable de liquéfier le corps entier d’un homme ?
Les autorités restent sourdes aux inquiétudes exprimées par Ackerman. Apparemment, car le maire finance un groupe d’hommes de main pour s’attaquer au problème. Leur chef se demande simplement : « J’espère juste que je n’aurai pas à faire la même chose qu’il y a 10 ans. »
Sous un dehors simpliste, Christophe Bec, avec Under développe une histoire aux nombreux aspects. Un premier niveau concerne ces légendes urbaines qui veulent que les égouts soient peuplés de colonies d’animaux mutants. Mais son scénario, avec un titre explicite, se fait métaphorique en illustrant ces égouts comme l’univers de ce que la société rejette, ce qu’elle veut ignorer ou ce qu’elle veut cacher. L’auteur imagine un monde d’exclus en mutation. Cependant, cet univers grossissant, ses composantes sont confrontées à la nécessité, selon une loi ancestrale, d’étendre son territoire pour nourrir sa population.
Christophe Bec reprend, également, les standards de livres de SF et de Fantastique qui traitent des mondes mutants et ceux des films de série B où les aventuriers doivent faire face à des animaux inconnus ou des êtres nouveaux. On retrouve, d’ailleurs, le beau ténébreux déchu, la belle héroïne qu’il faut garder des dangers. Le colonel Ackerman ne spécifie-t-il pas à Jericho : « Je compte sur vous pour la protéger quoi qu’il arrive ! »
Stefano Raffaele signe la mise en images d’Under. Si, par rapport à Sarah, (Dupuis, 2009-2010) on peut noter une singulière progression dans la qualité de son dessin, la présentation des personnages, des traits et expressions des visages, il reste quelques soucis dans les perspectives comme, par exemple, la vignette de la planche 29.
White ladies, ce premier volet d’un diptyque révèle un scénario attrayant par son intrigue et les seconds degrés qu’il comporte. À suivre avec attention !
Serge Perraud nooSFere 13/09/2010
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