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Album
Faux soleils
Série : Wendigo    Album précédent tome 2 

Scénario : Mathieu GALLIE
Dessins : Jean-Baptiste ANDREAE
Couleurs : Camille MEYER

Vents d'Ouest , coll. Fantastique, mars 2000
 
Cartonné
Format 325 x 230
56  pages  Couleurs
ISBN 2-8696-7671-9
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Couverture
 
Quatrième de couverture
     « On ne regarde pas celui qui ne doit être regardé… Il est l'ultime vision. »
     « Il est le grand mangeur d'âmes. »
 
Critiques
     Wendigo montre des hommes confrontés à la magie, à la légende indienne de « celui qui marche sans laisser de trace », à un dieu « qui ne peut être nommé », à un être qui échappe à la compréhension humaine, bref à un « grand ancien » que n'aurait pas renié Lovecraft.

     Si ce monde magique est totalement étranger à celui de Kid le trappeur, il n'en va pas de même de certains de ses compagnons. Ceux-ci sont au contraire issus de cette culture qu'ils préfèrent nier et rejeter avec force, préférant partager la confortable illusion de l'homme blanc qui croit dominer le monde. C'est notamment le cas de l'indien Charley : « C'est sûr que je ne serai jamais un blanc. Mais ne me force pas à rester un indien ». Ou celui de l'esquimau policier : « Si mon sang est inuit, ma raison est civilisée ».
     Pourtant, malgré leur désir d'oublier ces forces indicibles qui rabaissent le rang de l'homme à celui d'une créature négligeable, ils seront obligés d'y faire à nouveau face... ou de se réfugier dans la mort.

     Si ce second album achève la série, le voile ne sera cependant pas entièrement levé. Les protagonistes sont allés au bout du voyage, au-delà de leurs peurs, mais pour mieux renoncer à comprendre ce qui les dépasse, et pour mieux se retrouver : « J'ai vu ces lieux terribles et mystérieux au-delà de toute imagination. Mais il n'y a rien là-bas ! Rien qui ne soit déjà en nous ! »
     Cette impuissance face à des êtres cosmiques supérieurs — ou à son propre inconscient — est évidemment frustrante, mais décidément très lovecraftienne. Elle donne toute sa force à ce récit fantastique tendu, au rythme lent, comme engourdi par le grand froid canadien.

     D'un trait classique, Andreae peint des hommes résignés, aux visages tristes et figés par la mélancolie de ceux qui ont conscience de la condition humaine, perdus au coeur de grands espaces neigeux et baignés d'une lumière uniforme.

     Le résultat forme une belle histoire, qui conserve une partie de son mystère et peut ainsi donner lieu à plusieurs interprétations. Un conte envoûtant.

Pascal Patoz          
nooSFere          


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