À Paris, le 18 mars 1314, sur l'île de la cité, Jacques de Molay hurle à la trahison. Il vient d'entendre sa condamnation à perpétuité, alors que le roi Philippe lui avait promis la liberté contre des « aveux ». Le Templier revient publiquement sur ce qu'il a avoué. Informé de la situation, Philippe veut le voir brûler le soir même.
Un moine se glisse jusqu'à la geôle du condamné. Celui-ci lui confie les mots qu'il doit transmettre à qui de droit. Au milieu des flammes, après son fameux anathème, Jacques de Molay ajoute une phrase.
Une semaine plus tard, le porteur du message arrive dans le royaume espagnol de Valence. Il le livre à son destinataire, qui le tue avant de se plonger dans un brasier.
L'action se poursuit en 1820, à Paris. Devant l'Opéra, le duc de Berry est victime d'un attentat bonapartiste. Le surlendemain, l'énigmatique monsieur de Larmina offre au futur Louis-Philippe, sa protection absolue contre les assassins.
Toujours à Paris, mais en 1842, Alexis partage la vie de Charlotte. Elle est voyante, il est feuilletoniste. Ce matin, elle voit un homme assassiné sans savoir où, quand, qui et par qui. Après l'avoir réconfortée, Alexis part à L'Actualité, le journal qui doit publier son prochain roman. Le rédacteur en chef, pour lutter contre le journal concurrent où Eugène Sue raconte une épopée sur Paris et ses bas-fonds, reporte la publication de son roman. Cependant, il lui propose une mission tout à fait dans ses cordes : s'informer sur Les Habits noirs, une société secrète d'assassins. Alexis accepte, contraint et forcé, sans savoir dans quelle aventure il s'engage.
Richard D. Nolane multiplie les références littéraires et les sources historiques pour élaborer l'intrigue de ce diptyque. En basant son histoire sur le savoir alchimique des Templiers, il plonge les racines de son récit dans les siècles passés. Il relie des événements et en fait la transmission à une société secrète qui a contribué à la gloire littéraire de Paul Féval. Il ajoute, pour faire bon poids, la présence de Vidocq, l'ancien bagnard devenu chef de la police, une voyante et une feuilletoniste. Avec ces éléments, le scénariste construit un scénario qui privilégie l'action et des dialogues percutants.
Certes, les Templiers, (comme les nazis ou les Francs-maçons) font le bonheur des auteurs d'histoires d'ésotérisme, d'occultisme et autres volets de la magie. Mais, le propos est si bien amené, si bien orchestré qu'on se laisse prendre par l'intrigue et que l'on suit, avec intérêt et plaisir, les aventures de ce jeune romancier.
Le dessin d'Olivier Roman, est dans la ligne réaliste qui convient à cette histoire. Le graphisme, bien maîtrisé est traité avec dynamisme. Le travail sur les personnages et sur les décors est indéniable pour un résultat très honorable.
L'Épreuve du feu, sera suivie par Le Dernier roi maudit. On attend la parution pour connaitre la chute de cette histoire attrayante.
Serge Perraud nooSFere 05/11/2010
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