Thorgal s'est lancé sur la piste de ceux qui ont enlevé le jeune Aniel. Il repère, dans un port, le drakkar volé dans leur village. De nuit, il s'introduit dans la bourgade et... il est capturé. Sa bonne foi prouvée, le chef des pêcheurs et son adjoint lui livrent des informations pour sa poursuite.

     Dans l'Entremonde, Manthor retrouve Jolan à son réveil. Celui-ci n'est plus effrayé par le masque depuis que Birbu et Burbi, les deux soldats de chiffons lui en ont expliqué les raisons. Manthor veut sauver sa mère, la déesse Vylnia, qui se meurt. Il pense qu'elle doit croquer une pomme du jardin d'Idun, une pomme qui donne la vie éternelle. Il charge Jolan de cette mission : s'introduire en Asgard et tout faire pour ramener le fruit. Le passage par le Pont du temps n'étant plus accessible, il lui faut emprunter un chemin protégé par un déluge de feu et de laves. Seul le bouclier d'Odin permet de se protéger, c'est pourquoi il fallait « l'emprunter ». Pour l'assister, Manthor lui offre L'Armée qui Vit, des poupées habitées par des esprits de guerriers à qui sa mère a mis un souffle de vie.

     Loki, sous la forme d'un oiseau, arrive à la demeure de Thor et profite de l'état ensommeillé de Sif, l'épouse de ce dernier, pour s'immiscer dans son intimité et lui voler ses longs cheveux blonds. Il veut s'en coiffer pour séduire Idun qui, selon lui, n'apprécie que les blonds.

     Thorgal retrouve le bateau de ceux qu'il poursuit, mais...

     Jolan, dans l'Asgard, n'est pas au bout de ses peines face à Loki...
 

     Yves Sente continue à dérouler le parcours initiatique de Jolan, le menant d'épreuves et épreuves vers l'âge adulte. Dans cet album, l'adolescent doit faire face à des situations difficiles, se montrer convaincant et prouver sa valeur en tant qu'homme, en tant que tacticien et guerrier. Il perdra sa dernière parcelle d'enfance.
 

     Le scénariste renoue avec l'esprit des Bandes Dessinées dites de l'école Franco-Belge, en laissant, à l'instar d'un Edgar Jacobs, une belle place au texte pour raconter son histoire. Pour élaborer à la fois le cadre de l'intrigue et le contenu de l'univers où évolue Jolan, il s'appuie sur de nombreuses références bibliques et mythologiques (quelle qu'en soit l'origine) comme : le jardin d'Eden, la pomme, David contre Goliath...
 

     Si le parcours de Thorgal est, pour l'instant, riche en rencontres, l'auteur avance ses pions et met en place les bases d'une future intrigue.
 

     Mais, autant l'histoire était brillante dans les deux précédents albums, autant dans ce tome, elle parait sans passion, avec l'usage de ressorts déjà bien utilisés et une conclusion des épreuves relativement commune.
 

     Par contre, le graphisme de Grzegorz Rosinski fait toujours merveille. Il renouvelle et fait évoluer sans cesse sa technique des tableaux peints pour en offrir le meilleur.
 

     La Bataille d'Asgard est un album au graphisme flamboyant avec un scénario qui reprend souffle pour, on l'espère, mieux rebondir.