El Hadj, l'homme masqué, commande la Secte des Assassins. Il chevauche vers la cité morte où l'attend Ottar Benk, le djinn, pour rendre compte de la mission que celui-ci lui a confié. Ses hommes, menés par le Raïz, sont sur la piste de Renaud de Châtillon et de sa sœur Vespera. Ceux-ci fuient, emmenant une cage close par des parois d'acier. Le djinn veut ce qui est dans cette cage pour ressusciter la femme du médaillon. Il laisse les deux chrétiens, et le bénéfice éventuel d'une rançon, aux Assassins.
Rattrapés, les fuyards et leur trésor sont ramenés au caravansérail de Meg Halstar. La cage intrigue. Vespera, qui meurt de soif et implore à boire dans l'indifférence générale, est secourue par Gauthier. Il est le seul chrétien, libre, en compagnie d'Osarias et de ses juifs. Il demande à racheter la liberté des deux prisonniers. L'un des Assassins fixe une somme colossale. Gauthier n'a d'autre solution que de défier le mage Calfa en combat singulier. Ce dernier accepte et désigne Lhianes, une combattante éprouvée, comme son champion. Gauthier, dans un premier temps refuse de se battre contre une femme. C'est après avoir reçu quelques coups très appuyés qu'il se décide à réagir. Mais, l'entité de la cage ne reste pas inactive...
Gauthier de Flandres est un des personnages qui a hanté Croisade, la série initiale relatant les faits illustres ou méprisables, les situations grandioses ou infamantes d'une guerre mystique. Il n'est plus soldat. Dans ce pays musulman, c'est un chrétien solitaire ayant perdu ses repères et toutes ses illusions tant religieuses ou amoureuses que politiques. Il cherche un sens à sa vie, un idéal avec lequel il pourra se construire. Ce jeune croisé est en marche vers l'âge adulte.
Dans ce premier volet, qui appelle une suite, le héros confronte le sens de l'honneur qu'on lui a inculqué à une autre forme de pensée, à une autre culture et se frotte à l'atmosphère magique de la région.
Sur ce premier volume de Nomade le scénariste joue avec un paradoxe. Alors que le titre évoque plutôt une errance, une liberté de mouvement, l'action se concentre en un lieu unique, le caravansérail, que Gauthier ne quitte pas.
Nomade, comme Croisade, est dessiné par Philippe Xavier qui continue de nous enchanter avec son sens de l'image, son goût pour la démesure des décors et la dimension épique des situations, la beauté des corps, le tout valorisé par un trait clair, épuré, allant à l'essentiel.
Gauthier de Flandres est un nouveau volet, plus que prometteur, d'une série qui va réserver encore bien des surprises et du plaisir.
Serge Perraud
nooSFere
23/11/2010
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