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Album
Opération Caraïbes
Série : Nico    Album précédent tome 2 

Scénario : Fred DUVAL
Dessins : Philippe BERTHET
Couleurs : HUBERT

Dargaud , octobre 2010
 
Cartonné
Format 320 x 240
64  pages  Couleurs
ISBN 978-2-5050-0975-7
 
Quatrième de couverture
Le futur ne sera pas tout à fait
celui que l'Amérique semblait prévoir.
 
Staline
 
 
Critiques
     Un sous-marin détecte l'écho d'une étrange machine, une large soucoupe sur quatre pinces articulées. Il est capturé par elle. Son capitaine n'a que le temps d'expliquer à son équipage, avant d'être assassinés, qu'ils avaient pour mission de rechercher un tel engin, de le détruire avant que les américains le retrouvent et utilisent ses énormes potentialités.
     Dans un train de nuit, Nico, sous la menace d'armes, fait face à Fidel Castro. Ce dernier, qui a dû fuir Cuba, s'est réfugié à Moscou où il est devenu agent du KGB. Il lui propose un marché : contre des nouvelles sur la mère de Nico retrouvée à Berlin-Est, il veut des informations sur la troisième soucoupe.
     Elle se sort de ce guet-apens et fuit dans le train. Mais, en plus du KGB, elle a la police aux trousses, cette dernière alertée par un contrôleur qui l'a reconnue. Elle est secourue par Castro lui-même. Ils se réfugient dans le module de la suite présidentielle et l'activent. Fidel lui apprend alors que leur association risque de s'arrêter, car Moscou diffuse la disparition d'un sous-marin nucléaire, vraisemblablement attaqué par les USA.
     À Paris, Moog, père de Nico et agent de la CIA, questionne Mike, le tueur de Max Wonder, un inventeur en haute technologie. Alors qu'il va lui révéler le nom du commanditaire du meurtre, il est tué par Alapa, l'ex-garde du corps de Max. Elle emmène Moog dans l'appartement de Wonder. Là, ils trouvent, dans un coffre, une photo du scientifique et d'Ike, un ancien général en chef. Le père et la fille échangent leurs informations.
     Nico et Castro décident d'aller au siège social de la société de recherches sous-marines dirigée par Ike. Sur place, ils ne trouvent que des locaux abandonnés et... Bob Dylan enfermé ! Celui-ci révèle qu'Ike aime sa musique et veut qu'il rejoigne les survivants avant qu'il ait déclenché une guerre atomique totale. Bob Dylan ne dispose plus que d'une heure pour dire oui...
 
     L'uchronie est un exercice littéraire trop peu fréquent en Bandes Dessinées. Aussi faut-il saluer l'initiative de Fred Duval de proposer un tel récit. Il faut reconnaître que l'exercice est difficile car le point de divergence doit être choisi de façon à permettre l'installation de l'histoire nouvelle comme coulant de source et donner une suite cohérente. Plutôt qu'un basculement lié à la victoire d'un empire, un débarquement réussi ou raté, le scénariste utilise l'apport de technologies « alien » qui déclenche un progrès technique fulgurant. Des sociétés humaines et des destins sont bouleversés.
     Et Fred Duval se régale avec des matériels nouveaux, se livrant à une débauche de création d'engins tous plus perfectionnés et révolutionnaires les uns que les autres. Il s'amuse avec les personnages historiques des années 1950 leur donnant des rôles parfois à l'opposé de ceux que notre Histoire a retenus.
 
     Il joue également avec les poncifs du film et roman d'espionnage, faisant référence aux classiques de la littérature d'évasion. Ainsi, Fidel Castro se présente à Nico par une : « Mon nom est Castro, Fidel Castro. »
     Il glisse beaucoup d'humour, un humour acide s'appuyant sur les situations et des décalages avec notre univers. Par exemple, John Kennedy inaugure, à Guantanamo, un centre de recherche présenté comme un nouvel espace de liberté pour l'humanité.
 
     Je doute, cependant, que nombre de lecteurs puissent apprécier pleinement toutes les subtilités que le scénariste glisse dans son récit comme, par exemple l'interview d'Alfred Hitchcock par François Truffaut. Ce dernier est entré dans l'histoire comme cinéaste, mais qui se souvient de ses articles polémiques comme journaliste pour Les cahiers du cinéma ?
 
     Cette uchronie est superbement mise en images par Philippe Berthet qu'il n'est plus nécessaire de présenter tant sa réputation est grande. Ce maître de la ligne claire poussée à son paroxysme transcende la page pour une lecture lexicographique et visuelle globale.
 
     Opération Caraïbes, avec son scénario solide, son graphisme de grande classe, concourt à faire de Nico une série d'exception.
 

Serge Perraud          
nooSFere          
28/11/2010          


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