Dans le premier épisode, Kathy Austin, l'héroïne de Kenya, est envoyée en Namibie où un photographe a pris, par hasard, un cliché du Reichsmarschall Göring au milieu d'un groupe. Ce dernier s'est suicidé, il y a quatre ans, et son corps a été incinéré. Des phénomènes étranges effrayent les populations. Des insectes énormes surgissent brusquement, ravagent les cultures et se regroupent pour prendre la forme d'un dragon. Dans d'autres endroits du monde, des morts reviennent à la vie.
 

     L'Épisode 2 débute dans Whitechapel, un soir d'avril 1949. Rosie, entourée par ses amis qui la consolent de la perte de son fils, quitte le bar où ils étaient réunis. Le long de la Tamise, elle aperçoit un jeune homme. C'est Brian, son garçon. Il s'enfuit, mais elle le rattrape. Quand elle veut le serrer dans ses bras, il tombe en poussière.

     La police enquête, ouvre la tombe du jeune homme et trouve... son corps. Une réunion de crise rassemble des responsables qui décident... de ne pas ébruiter l'affaire, pour ne pas affoler les populations. Ils comptent sur Kathy, confrontée au même problème, avec Göring, pour éclaircir le mystère.

     En Namibie, au sud-est de Lüderitz, Austin, en compagnie de Robert, dans un camion conduit par le major Bowley, est sur la trace des individus qui accompagnaient le Reichsmarschall. En route, deux indigènes traversent la piste devant le camion. C'est un père qui accompagne son fils, un vieillard aux cheveux blancs. Kathy, contre l'avis du major, accompagne les deux autochtones jusqu'au dispensaire. Là, le médecin, qui soigne son impuissance au whisky, explique la banalité du cas, mais ne possède aucun moyen de les soigner.

     Le trio ne sait pas que leurs faits et gestes sont surveillés, à la jumelle, par des individus...
 

     Les scénaristes explorent une Afrique mystérieuse à la fin des années 40. Après la série Kenya, forte de cinq albums, c'est Namibia, la seconde saison de la série prévue également en cinq tomes. Kathy Austin, l'agent secret du MI5, reste l'héroïne. Les auteurs reprennent les mêmes composants que la série précédente, en multipliant les éléments fantastiques, le mystère sur fond d'espionnage et de rancœur des vaincus. Leo et Rodolphe instillent une atmosphère pesante, (malgré un soleil qui brille de tous ses feux) additionnent les faits étranges, tous plus perturbants les uns que les autres. À travers ces récits les scénaristes renouent avec les grands classiques de l'imaginaire depuis Les Mines du roi Salomon jusqu'au Monde perdu de Conan Doyle.

     Le personnage de l'héroïne, défini dans la série précédente, continue à être en osmose avec le climat de l'histoire et les péripéties de l'intrigue. Elle est entourée par une galerie de personnages aux caractères complémentaires et se confronte au major Bowley, un individu machiste et raciste. Les heurts immanquables entre de tels tempéraments fournissent aux auteurs la possibilité de plages où le mystère se repose. Cependant, des longueurs « plombent » l'intrigue et le traitement de certaines phases gagnerait en tonus s'il était plus concentré.
 

     Le dessin de Bertrand Marchal est dans la ligne graphique de Leo. Ila su s'approprier son style au point que le visage de l'héroïne a une stabilité remarquable. Il serait souhaitable, par contre, que ce dessinateur s'affranchisse de certains défauts graphiques du créateur initial, tout en conservant sa capacité pour imaginer des bestiaires aussi « bizarroïdes ».
 

     L'Épisode 2 de Namibia tient les promesses de la série et permet de renouer avec l'aventure mâtinée de fantastique et de mystère. Que demander de plus ?