Edwin est un auteur à succès. Lors d'une séance de dédicaces, il tombe inexplicablement dans un coma profond. Ce drame amène Tara, sa fillette, à rechercher dans le passé de ses parents. Elle découvre, dans le grenier, un coffre au nom de son père qui contient un grimoire et une cape qui exauce les vœux.
C'est grâce à cette cape, à la fin de l'album précédent, que Tara, Tom et Mathilde quittent le sommet d'un phare pour se retrouver au cœur de la forêt. Là, la petite fille se retrouve face à un loup dont l'énorme corps est habité par l'esprit de son père.
Les parents, entendant l'explosion, sont venus au phare pour constater la disparition de leurs enfants. Un appel de Mathilde, à Claude, son père, avec son portable indique brièvement le lieu où ils se trouvent. Nola, entre-temps, semble avoir perdu la tête. Elle les menace, jette une grosse pierre en hurlant qu'elle veut revoir les sirènes. Le père de Mathilde, celui de Tom et la mère de Tara partent en forêt. Les deux hommes se retrouvent dans une situation similaire à celle qu'ils ont vécue quand ils étaient adolescents. Alors, Claude et Edwin étaient rivaux pour l'amour de la belle Amélie. Jusqu'où ont-ils été pour se défier ?
Dans la forêt, Tara ne peut plus « contrôler » le loup...
Avec des éléments fantastiques, des emprunts aux contes dits de fée, qu'il mêle à des sentiments courants, habituels, comme l'amour, la jalousie, la rivalité, François Debois imagine une histoire fertile et généreuse. Il met en scène deux générations et confronte la seconde aux conséquences des actes de la première.
Il anime, avec succès, un microcosme où les rôles sont distribués avec beaucoup de subtilité. Il revient, à travers l'intrigue de ce conte, sur des thèmes forts comme la responsabilité de ses actes, les conséquences que ceux-ci peuvent avoir car rien n'est innocent dans l'activité humaine. Trop souvent, le présent n'est que la résultante du passé, le sien ou celui des autres.
Il met en scène, avec justesse, trois personnages d'enfants représentatifs d'une majorité de jeunes d'aujourd'hui.
Montse Martin met cette histoire en images avec un dessin aux traits énergiques, relayant ainsi le dynamisme du récit, la tension de l'intrigue. Elle donne une grande expressivité aux regards de ses personnages. Les décors sont variés et de belle facture, son graphisme est de très bonne tenue, fort agréable à regarder. Il faut souligner la diversité de construction des acteurs du drame qui sont facilement identifiables au fil des pages.
Le Chaperon rouge clôt Talisman, une trilogie attrayante par un auteur qui apprécie l'esprit des contes et sait s'en servir pour en créer de nouveaux tout aussi passionnants.
Serge Perraud nooSFere 08/02/2011
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