C'est après avoir appris la sortie prochaine du deuxième tome d' Irrécupérable sur le site de nos confrères de Comics Place que je me suis laissé tenter par cet album, dont je n'avais auparavant jamais entendu parler.
Dans ce comic-book d'un genre particulier, Mark Waid continue à creuser le même sillon avec son thème de prédilection : la chute d'un super-héros et sa perdition morale en transformant l'Homme Idéal en l'incarnation du Mal absolu. Ici, le « Plutonien » est un ersatz de Superman désormais obsédé, on ne sait pourquoi, par l'extermination des super-héros. À partir de ce postulat, l'auteur s'évertue à reconstituer les diverses pièces du « pourquoi ? », c'est-à-dire le trauma ayant conduit un héros à péter les plombs, et retrace par flash-backs les événements l'ayant guidé vers sa décadence.
Comme Rising Stars, Wanted ou Umbrella Academy, Irrécupérable est assez symptomatique de l'évolution connue par les comics depuis Watchmen, avec sa vision désabusée confrontant la naïveté originelle du genre avec la violence d'une réalité cruelle. Mais soyons honnêtes : Mark Waid n'est pas Alan Moore, et son histoire ne révolutionne pas le genre, surtout dans la mesure où elle a déjà été traitée par le passé (par lui-même, d'ailleurs, avec Empire). En outre, les dessins de Peter Krause ne rendent pas hommage à son scénario.
Ceci étant dit, le caractère radical de son propos mérite le coup d'œil, et l'intrigue est passionnante à suivre car, à la fin de ce premier tome, et bien que le voile commence à être levé en fin de volume sur ce mystère, on ne sait toujours pas pourquoi le Plutonien est devenu fou. Le deuxième tome venant de paraître, comportant sans doute son lot de révélations, je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer cet ouvrage injustement méconnu.
Florent M. 16/02/2011
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