Avec Crossed, Garth Ennis ( Preacher) s'essaye de nouveau au post-apo (un genre décidément à la mode à l'approche de 2012), après avoir déjà abordé le genre dans Just a Pilgrim au début des années deux-mille. Ici, toutefois, son histoire ne s'inscrit pas dans un contexte postérieur à l'Apocalypse, mais nous plonge en plein cœur de la fin du monde. Pour cela, Ennis tente une approche bien connue des amateurs des films de George Romero : une épidémie transforme les êtres humains en espèces de zombis amateurs de chair fraîche, sur fond d'explosion nucléaire. On retrouve ainsi toutes les spécificités (les clichés ?) du genre : un groupe de survivants lancé dans une fuite en avant, des rencontres, des poursuites... Et ça fonctionne, car cet univers convient parfaitement à l'auteur : son réalisme cru et son sens du dialogue, associés à son goût pour l'ultra-violence et l'humour noir, se retrouvent dès les premières pages. Garth Ennis n'est jamais allé aussi loin en la matière, ce qui n'est pas peu dire quand on connaît son œuvre.
En lisant Crossed, on a donc un peu l'impression qu'Ennis a voulu faire son Walking Dead, en usant de toute la maîtrise scénaristique qu'on lui connaît. Chose curieuse : le trait de Jacen Burrows ressemble étrangement à celui de Steve Dillon, le dessinateur de Preacher et du Punisher souvent associé à Garth Ennis. Comme souvent avec lui, c'est plaisant à lire, divertissant, choquant, mais on peut cependant s'interroger, avec la sortie récente de Nemesis, sur cette surenchère de violence gratuite...
Florent M. 24/09/2011
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