Dans la saga Hokuto No Ken, Toki est un personnage à la symbolique hautement christique. Frère d'adoption de Kenshirô, irradié lors de la guerre atomique, il consacre ses dernières années à vivre en détournant l'art mortel du Hokuto Shinken pour guérir des villageois, plutôt que pour tuer. Paradoxalement, ce personnage en apparence doux et fragile, empreint de compassion se révèle, au cours de la série, le plus redoutable des combattants martiaux, au point de tenir tête à Raoh lui-même lors d'un combat mémorable (duel qu'il aurait peut-être remporté, s'il n'avait été agonisant).
Dans la lignée de La Légende de Raoh, La Légende de Julia et La Légende de Rei, ce spin-off propose logiquement de suivre le parcours de Toki et ses zones d'ombre. Nous avons donc droit à son arrivée dans ce qui deviendra le Village des Miracles et sa rencontre avec Amiba, qui usurpera bientôt son identité. Cependant, certains événements ne sont pas exactement identiques à la version que nous connaissions, un peu comme une histoire racontée selon différents points de vue (la scène où Toki réprimande Amiba, par exemple, déjà vue dans La Légende de Raoh).
On apprend donc pas grand chose de plus sur l'histoire de Toki dans ce premier tome, et l'on peut se demander si les auteurs de HNK n'ont pas tendance à tirer un peu trop sur la corde avec ces séries dérivées dispensables, seule La Légende de Raoh apparaissant comme essentielle. En outre, le dessin (au style légèrement « européanisé »), s'il n'est pas mauvais, n'est pas au diapason de celui de Tetsuo Hara, qui reste une référence, ou bien aussi original que celui de Youkow Osada.
Les fans, dont je suis, y trouveront leur compte, mais le personnage de Toki ne dévoilant sa réelle envergure qu'à l'instant où Kenshirô le libère de la Tour de Cassandre, une histoire déjà (et très bien) racontée dans les pages de Hokuto No Ken, on peut s'interroger sur l'intérêt de nous relater sa vie antérieure. Comme d'habitude, quand il s'agit d'un premier tome : wait and see...
Florent M. 08/07/2011
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