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Album
Sylvophobie
Série : Lunatiks    tome 1 

Scénario : David CHAUVEL
Dessins : Stevan ROUDAUT
Couleurs : Isabelle COCHET

Delcourt , coll. Conquistador, mars 1999
 
Cartonné
Format 320 x 230
48  pages  Couleurs
ISBN 2-84055-185-3
Voir une planche.
Couverture
 
Quatrième de couverture
     "Mon nom est Jud, et je suis... Comment dire ? Pour résumer, disons que je suis ce que vous appelleriez un ange. Une sorte d'ange en tout cas. Mike est un ange lui aussi.
     Le retrouver, le suivre et tâcher de savoir pourquoi il est venu sur Terre en secret, c'est pour ça que j'ai été envoyé ici.
     C'est ma mission en quelque sorte."
 
Critiques
     Ce qui séduit avant tout dans le scénario de cette nouvelle série, c'est le contraste entre la trame fantastique et une ambiance générale très réaliste, ancrée dans notre quotidien. Janet et Yuna semblent deux filles bien ordinaires et leur rencontre banale semble une tranche d'intimité. A mesure que Yuna se dévoile, et notamment que le thème de l'homosexualité féminine est abordée, de façon très pudique, l'impression que ces femmes sont réelles et bien modernes se renforce. Quelques gestes, quelques regards suffisent pour que l'on saisisse le désir de Yuna pour Janet, ou celui de Janet pour Liano, le peintre squatter...
     Ce pourrait être l'histoire d'un triangle amoureux contemporain et un peu décalé, mais ce serait sans compter avec Mike et Jud, qui sont déjà deux gars moins ordinaires puisqu'au début ils sont deux cadavres sagement couchés dans une morgue... Anges incarnés, sans ailes, leur venue sur Terre n'est sans doute pas sans rapport avec Yuna, près de laquelle se manifestent d'étranges et meurtrières apparitions et dont la nature profonde n'est peut-être pas si simple.
     Après une habile mise en place de l'intrigue et des personnages, avec des scènes réalistes et fantastiques contrastées mais non contradictoires, on regrette un peu d'avoir trop vite la réponse à toutes les questions posées... En un seul album, tous les mystères semblent résolus, ce qui permet certes de lire cet album de façon indépendante, mais qui ne permet pas au suspense d'avoir pleinement le temps de s'installer.
     Pour son premier album, le dessinateur Stevan Roudaut fait déjà preuve d'une maîtrise étonnante, même si ses influences sont encore un peu trop visibles. Il peint le quotidien avec une réelle acuité, en variant agréablement les cadrages, avec notamment beaucoup de vues en plongée, et les quelques planches d'inspiration fantastique sont également réussies et prometteuses.
     La fin ne permet guère de savoir ce que nous réserve la suite, mais cet album est déjà en lui-même fort sympathique…

Pascal Patoz          
nooSFere          


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