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Album
La Mer vue du Purgatoire...
Série : Sambre    Album précédent tome 6 

Scénario : YSLAIRE
Dessins : YSLAIRE
Couleurs : YSLAIRE

Glénat , juin 2011
 
Cartonné
Format 320 x 240
56  pages  Couleurs
 
Quatrième de couverture
     Skyvore Island, mai 1857...
     Au cœur de la tempête, La Désirée fend les flots au large de l'Irlande. À son bord, des bagnardes enchainées qui, en échange d'une remise de leur peine, ont accepté de s'exiler à Cayenne. Parmi elles le matricule 3492, alias Julie Saintonge, s'abandonne à la mélancolie. Le souvenir de Bernard Sambre se dispute à celui de Bernard-Marie, leur enfant commun. Le premier est mort, le second lui a été volé...
 
Critiques
     Sambre retrace l'histoire de Julie Saintonge et Bernard. Ce dernier compose, avec sa sœur Sarah, la troisième génération d'une famille sur laquelle pèse une malédiction du sang. Julie et Bernard s'aiment d'un amour exclusif et ont donné naissance à Bernard-Marie. Bernard meurt sur les barricades de la Révolution de 1848 et malgré la promesse Julie survit. Poursuivie par Guizot, un cousin de Bernard, commissaire de l'Empereur, elle est accusée de complot, déportée en Algérie, puis enfermée à Brest pendant huit ans. Pressée par Guizot, elle accepte de partir pour Cayenne contre une remise de peine.
 
     Le présent tome s'ouvre sur Bernard qui rappelle à Julie leur promesse de mourir ensemble. Le navire qui fait route vers Cayenne, avec les bagnardes et bagnards à son bord, est pris dans une violente tempête alors qu'il croise l'Irlande. Bernard-Marie, blessé à l'œil, une plaie qui ne cicatrise pas car il est hémophile, est soigné et éduqué par Sarah. Les marins et gardiens prennent les canots et abandonnent le bateau. Les bagnards doivent plonger, avec leur collègue de chaine, puis nager. Julie arrive au pied d'un phare avec le cadavre de sa compagne. Elle est recueillie par Adam Scott Shagreen, le gardien des lieux, qui la soigne et lui offre l'hospitalité. Elle se remet et perçoit toujours la voix de Bernard qui l'appelle, lui reprochant d'être toujours vivante, de ne plus l'aimer.
     Peu à peu, Julie dialogue avec Adam, un ancien médecin militaire, qu'une jambe coupée pendant la guerre de Crimée, a obligé à occuper un emploi réservé. Mais la police recense les bagnardes noyées, recherchant les disparues. Sa présence, qui semble incongrue au phare, est dénoncée...
 
     Yslaire poursuit le récit de cette histoire d'amour absolu et total qui ne pouvait se sublimer que dans la mort. Or, Julie se condamne à la vie, alors que le fantôme de celui qu'elle aime vient constamment la relancer. Les auteurs ont souvent le sentiment que leurs personnages prennent leur destin en main et échappent au contrôle de leur créateur. Pourtant, dans l'esprit d'Yslaire, Julie devait mourir. Elle choisit de survivre, soutenue sans doute par l'espoir insensé (dans sa situation) de retrouver son fils.
     L'auteur renoue, dans cette série, avec la littérature populaire du XIXe siècle où les sentiments extrêmes, s'exacerbaient au cours de multiples aventures.
     Yslaire appuie également son récit sur une interrogation profonde relative au libre arbitre, à la destinée, à l'acquis ou l'inné. Les existences humaines sont-elles la résultante d'une volonté propre à l'individu ou celle d'une entité supérieure nommée sort, providence ou tout simplement hasard. L'homme est-il guidé par des pulsions innées ou des acquis utilisés à bon escient ?
     Cet épisode compose, dans la saga, un volet un peu moins dramatique. Julie rencontre un homme qui propose son aide, une sorte de soutien. Il ne voit pas en elle la bagnarde, mais une femme désemparée qui cherche une voie de salut. On retrouve des composantes du roman-feuilleton à la Eugène Sue ou à la Paul Féval, que l'auteur met en scène avec brio. Il donne corps à un huis-clos magnifique avec un couple de personnages qui ne l'est pas moins. Le titre constitue un joli clin d'œil avec ses sens multiples.
 
     Le travail graphique d'Yslaire est toujours conforme à la hauteur de son talent, avec un découpage au cordeau, un trait dynamique, une mise en couleurs favorisant les rouges et les noirs pour une ambiance douce-amère qui sied parfaitement à l'histoire.
 
     La mer vue du Purgatoire se lit avec un grand bonheur, faisant regretter, d'autant plus, le trop long délai entre deux albums.
 

Serge Perraud          
nooSFere          
29/08/2011          


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