Sur le continent Antarctique, Nao et une équipe de sa fondation creusent la banquise à la recherche d'un vieux vaisseau spatial enfoui à plus de mille six cents mètres de profondeur. Malgré un vent catabatique qui provoque un grave accident, Nao accède à l'intérieur.
Quelques mois plus tard, sur Aquablue, Nao demande au Grand Conseil, l'autorisation, pour une équipe de scientifiques humains, de s'installer quelque temps sur la planète pour mener des études. En étudiant le contenu du vaisseau, le professeur Maurice Dupré : « ...à découvert des éléments laissant à penser qu'il transportait des plantes et des animaux aquatiques vivants. » ceux-ci auraient pu faire souche sur la Terre. Dupré voudrait confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Les humains ayant laissé, il y a vingt ans, un très mauvais souvenir, l'accord est difficile à obtenir pour Nao.
Dans le pénitencier orbital Lunar IV, un commando libère Sissim, un pirate spatial extrêmement dangereux.
Sur la planète ultrableue, Chiara, très intriguée par le fait qu'une native, Mi-nuee, ait pu avoir un enfant avec Nao, un humain, se lance dans des recherches génétiques.
Lors d'une plongée, un Taehae-nui, un monstre marin menace le fils de Nao, alors qu'ils restent, en général, dans les profondeurs.
Mais une autre menace, plus sournoise et dangereuse, prend corps sur Terre. Nao qui voulait revenir près des siens pour profiter d'eux, va devoir...
Cinq ans après le dernier volume, voici dans les bacs des librairies, le douzième album, réalisé par une nouvelle équipe. Après Cailleteau et Vatine, Tota, Siro, voici Régis Hautière et Reno.
Le scénariste a voulu recentrer l'action sur Aquablue, la planète qui donne son titre à la série. Pour cela, il place celle-ci, par le biais d'une légende, au cœur d'une hypothèse scientifique qui rattache cette planète mythique à la Terre. Il revisite l'univers, resitue les différents épisodes les relations tumultueuses entre les natifs et les humains. Régis Hautière introduit, dans ce volume, les conséquences de l'évolution naturelle d'une civilisation où son cycle de vie, par étapes, passe de l'émergence à l'apogée, puis au déclin.
Le scénariste sert une fable philosophique où il montre que, si les anciennes populations d'Aquablue ont été capables d'envoyer un vaisseau spatial coloniser d'autres mondes, il ne subsiste rien de cette technologie. Est-ce, aussi, le début d'un conte moral décrivant les aspects néfastes de la technologie pour une civilisation ? L'homme ne doit-il pas vivre au plus près de la nature ?
Cet album est consacré, pour une large part, à la mise en place de l'intrigue qui doit se poursuivre sur quatre ou cinq tomes. Cette mise en place permet de reprendre contact avec les éléments de base de la série et, à un nouveau public, de prendre facilement le « train en marche ».
Le dessin de Reno est remarquable. Il s'est réapproprié les designs de Vatine, les a intégrés à son style, les a modernisés sans pour autant les trahir. Il donne un côté très réaliste, très cinématographique à son graphisme, ne négligeant pas la base « franco-belge ». Il soigne ses personnages, comme sa mise en page, et réalise des décors de rêve qu'ils concernent l'Ultrableue, les cités terrestres ou la station orbitale. Il ne nous fait plus regretter l'absence d'Olivier Vatine.
Retour aux sources, un titre aux sens multiples, renoue avec l'esprit des premiers albums tout en s'en démarquant pour un renouveau très prometteur. Félicitations au nouveau couple de créateurs.
Serge Perraud
nooSFere
01/01/2012
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