À Saint-Jean-D'acre, c'est la seconde fois que des templiers sont assassinés sur le marché, alors que passent Hakim le Noir et ses musiciens. Un message accompagne chaque massacre : « Nomade, où que tu sois, délivre-nous le contenu de la cage. »

     Gauthier de Flandres, appelé Nomade par ses ennemis, a vu la cage dérobée par Renaud de Chatillon, mais en ignore le contenu.

     Il attend l'arrivée de sa sœur Sybille. Il se remémore leur enfance, le départ d sa sœur pour un couvent, celui de ses parents pour la Croisade. Il revit l'évolution de la jeune femme, de sa beauté source de malheurs pour ceux qui l'approchent. Gauthier s'interroge sur une fatalité liée à sa famille ou à son sang. Mais il est toujours la proie de la secte des Assassins. On lui indique que l'un d'eux est revenu. Lors de la fête donnée en son honneur, Hakim le noir arrive avec ses musiciens et l'aveugle d'un feu craché de sa bouche.

     Lhianes cherche à se débarrasser de l'esprit maléfique qui est en elle, le Qua'Dj.

     Avec l'arrivée de sa sœur, le nombre des démons s'accroit autour de Gauthier et leur ronde s'intensifie. Peut-il encore lutter ?
 

     Cet album s'inscrit dans la série Croisade qui, elle-même s'appuie sur Gauthier de Flandres. Jean Dufaux continue de faire découvrir le parcours et l'univers de son héros. Il le place toujours face à la Secte des Assassins dont le chef a juré sa perte et lève un coin du voile sur son passé. Il relate les événements tragiques qui ont amené Gauthier en Orient, sur la personnalité de sa sœur, une femme splendide qui sème la désolation sur son passage.

     Le scénariste, dans ce nouveau volet, approfondit ses personnages, donne des racines à son héros, esquisse des épisodes qui ont forgé son caractère. Il continue, cependant, à le mettre en grand péril en intensifiant les actions des démons dont la présence se resserre autour de lui. De plus, des soutiens importants disparaissent.

     Il reste encore beaucoup à découvrir dans cette fresque haute en couleurs où l'humain est confronté au mal, celui-ci prenant toutes les formes, des plus hideuses aux plus séduisantes.
 

     Philippe Xavier ne perd pas la main et continue à sublimer des paysages du Moyen-Orient, des décors fabuleux de palais et de déserts. Il brosse des personnages remarquables et sait mettre en valeur leurs richesses expressives, tant dans le visage que dans la gestuelle. Il signe aussi un vibrant hommage à l'éternel féminin en magnifiant la beauté de ces dames.
 

     On ne soulignera jamais assez la capacité créative de Jean-Jacques Chagnaud, son talent inégalable pour offrir des couleurs enchanteresses.
 

     Un sixième album d'une grande beauté avec une action qui se renforce par l'introduction de quelques révélations et éléments nouveaux qui semblent, pour l'heure, très entreprenants.