Sofia d'Agostino, une investigatrice de la cellule du cardinal Marchesi, est accompagnée d'Angelo Costanza, un tueur surdoué. Ils sont, à Jérusalem, sur le point de découvrir un document vieux de près de deux mille ans. Un commando les assaille. Ses membres travaillent pour une branche occulte du Vatican qui œuvre pour la sauvegarde de la Foi telle qu'elle existe. Ce mouvement est issu de l'Ordre des Templiers, un courant qui n'a jamais disparu. Les deux jeunes gens vont vivre des péripéties épiques jusqu'à tomber entre les mains de troupes US, en Irak, en compagnie de sœur Sara.
Ce tome débute avec le récit d'un épisode de la vie de Gian Lorenzo Bernini. Alors qu'il dirige les travaux d'édification de la Basilique Saint-Pierre à Rome, il est convoqué par le roi Louis XIV. À contrecœur, il vient en France. Là, dans les ruines du donjon de l'Enclos du Temple, il rencontre des Chevaliers qui lui demandent de dissimuler, dans le seul lieu que l'Église catholique ne détruira pas, des codes pour permettre aux générations futures de retrouver le tombeau de Judas, la maison de Béthanie et celle du Graal.
Dans les ruines de la cité de Ninive, sœur Anna fait une démonstration de force, libérant Sofia et Angelo. Ils récupèrent leurs affaires avant de voler l'avion qui leur permettra de se rendre vers le barrage de Saddam Hussein, sur le fleuve Tigris, où doit se trouver le tombeau de Judas. Mais le barrage a noyé toute la vallée. Entretemps, Sara tente de joindre monsignore Kyu, son chef. Celui-ci a été assassiné chez lui et son téléphone mis sur écoute.
Parallèlement, à Malte, la confrérie de l'Ordre de Béthanie, adoube le futur Grand Maître...
Jean-Luc Sala, comme dans une salade composée géante, mélange un Ordre des Templiers qui a survécu à toutes les persécutions, un évangile de Judas et son tombeau, les dieux égyptiens, l'Ankh majeur, la maison de Béthanie (une appellation déformée), le saint Graal, des factions occultes et ennemies, deux ou trois courants qui s'opposent, au sein du Vatican, les Medjaïs... Pour lier le tout, il place ces éléments dans une suite d'actions débridées pimentées d'un humour sans retenue. C'est vif, c'est tonique, c'est drôle !
Le scénariste met en scène trois héroïnes principales, de « drôles de dames » à la répartie aussi rapide que les réflexes.
Ce volume réduit quelque peu l'action pour laisser plus de place à des révélations, bienvenues, d'ailleurs, pour instruire le fond de l'intrigue. Celle-ci restait, pour l'essentiel, assez linéaire en privilégiant l'action. Ce lever de voiles donne une orientation plus érudite sur nombre de situations et de conflits et éclaire d'un jour nouveau les péripéties et le parcours des héros.
Le dessin et la mise en couleurs de Pierre-Mony Chan sont dynamiques et fort réussis. Il campe des personnages parfaitement identifiables, constants au fil des albums. Il réalise des décors d'une belle facture. On ressent, pour les scènes d'action, pour la physionomie des personnages, l'influence graphique des dessins animés japonais.
Avec ce nouvel épisode, Cross Fire s'affirme comme une série riche en aventures, distrayante au possible, servie par un graphisme agréable à regarder. Que demander de plus ?
Serge Perraud nooSFere 22/05/2012
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