Paul Clauden travaille au Velvet Paradise où il anime une danseuse holographique. Il a aperçu Jonas, son père qui, malgré son appel, a fait semblant de na pas le voir. (Enfin, c'est le sentiment de Paul !).
Depuis, il a acheté un scooter et sillonne les alentours de la ville, persuadé que son père ne peut-être que là. Il se fait attaquer et dépouiller. Il rentre à pied, en retard, pour trouver son patron vraiment irrité, le traitant d'irresponsable et de fainéant. Mais, après que Paul lui ait raconté son histoire et les raisons de son retard, celui-ci propose de l'aider. Il connaît beaucoup de monde. Le lendemain, Paul reçoit l'information. Son père se fait appeler John Clayton et réside sur la route vers Nogalès. Sans attendre, il s'y rend. A l'adresse indiquée, la maison est déserte, comme abandonnée. Une jeune fille se montre. Sous le questionnement de Paul, elle lui explique qu'il s'agit de son beau-père, mais qu'il a fui, avec sa mère et son jeune frère, depuis trois Jours. Elle s'était cachée, ne voulant pas partir.
Arrive un couple de chasseurs de primes qui cherchent John Clayton. Ils sont prêts à torturer les deux adolescents pour leur faire dire l'endroit où il s'est réfugié.
Leo propose, dans cet épisode, une trame d'intrigue au thème classique : la recherche d'un père, par un de ses enfants, avec les variantes de ce genre de quête. Il double son sujet d'un récit d'initiation. Le lecteur fait connaissance avec Jonas, un loser qui rate tout ce qu'il entreprend. Il continue à contracter des dettes et à se faire de nombreux ennemis dans les milieux interlopes qu'il fréquente à cause de situations délicates.
Si Leo place son intrigue sur la planète Altaïr-3, celle-ci ne recèle pas, dans cet épisode, les faunes et les flores ahurissantes auxquelles il nous a habitués. Certes, il y a Monsieur Stepanerk et ses congénères. Mais, cette race extraterrestre, qui ressemble à un homard, reste la seule à fréquenter la partie de la planète où se situe l'action. Sa présence, ses interventions opportunes, sa force, son intelligence et sa morale permettent à Paul de se tirer de mauvais pas. Monsieur Setp, comme le jeune homme l'appelle familièrement, joue auprès de lui le rôle de maître, presque de pygmalion.
On suit ce récit avec intérêt car le héros est emphatique avec sa naïveté et ses bons sentiments.
Le cinquième, et dernier, épisode laisse supposer une suite plus musclée, à la lecture de la dernière page de cette album.
Le dessin d'Icar est efficace. Le créateur va à l'essentiel. À l'aide de quelques traits, il rend les visages très expressifs et restitue les émotions des personnages. Le scénariste ayant fait l'économie d'une faune et d'une flore luxuriante sur cette partie d'Altaïr-3, les décors sont plats, quasiment inexistants ou sinistres.
Terres lointaines se lit avec plaisir. On y retrouve le savoir-faire du scénariste en matière de construction d'intrigue, son humanisme, le tout servit par un graphisme dynamique.
Serge Perraud nooSFere 17/12/2011
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