Depuis plusieurs mois, Lawrence et son groupe de résistants, tiennent tête aux mercenaires du conglomérat international « Winch », malgré toute la technologie dont ceux-ci disposent. Dans un immeuble, Lawrence, repéré par les détecteurs, sert d'appât pendant que ses amis détruisent un hélicoptère ennemi.
À son retour à la base, il apprend qu'à Édimbourg, la Grande Bibliothèque a été détruite. Lawrence est effondré. Il réalise, alors, que les résistants sont le dos au mur et que la seule solution est l'attaque.
Deux prisonniers Winchs, bien motivés par les menaces de Terry, et de son poignard, dessinent le plan de leur base, au sud de Londres. Mais, comment approcher cette base ?
Alors que Lawrence et quelques rebelles explorent un hélicoptère abattu par la foudre, ils trouvent un homme, en costume de ville, qui prétend n'être qu'un simple comptable. Les « Winchs », cependant, mettent tout en œuvre pour le récupérer. Alors que le petit groupe est cerné, il reçoit l'aide inespérée des Tatoués, réputés être anthropophages. Leur chef, Payek, est favorable au dialogue et l'idée de prendre l'initiative le séduit. Mais comment, avec leurs faibles forces, attaquer un adversaire de cette envergure ?
Avec La Zone, Éric Stalner décrit un monde en perdition où l'essentiel de la population a disparu, ainsi que la fertilité humaine. Contact, le troisième volet de la série aligne combats, rebondissements et lève le voile sur quelques mystères de l'univers crée par le scénariste. L'Angleterre est devenue une Zone. Si elle a perdu la quasi-totalité de sa population, les femmes survivantes peuvent encore enfanter. Elles sont pourchassées, devenues un enjeu pour deux consortiums.
Eric Stalner développe son histoire en suivant les pas de Lawrence. On n'a que l'image de ce qu'il voit. Les informations sur l'extérieur, et sur ce qui se passe, ne proviennent que de témoignages, de récits plus ou moins exacts. On peut regretter que le récit reste cantonné dans ce champ étroit. Toutefois, la dernière page donne le cadre d'une ouverture sur l'extérieur.
L'auteur peuple son univers de différentes sociétés de survivants, illustrant la capacité d'adaptation de l'être humain, son sens de la survie.
Il donne une place importante aux livres, donc à la culture et à l'éducation. Lorsqu'une société régresse, comme celle qu'il nous montre, le premier étage de la pyramide des besoins de Maslow devient fondamental, au détriment du reste. Les livres perdent leur signification et leur utilité, surtout si les générations qui restent sont devenues illettrées.
Le dessin de l'auteur reste splendide. Il met en scène son histoire avec beaucoup de lisibilité et se régale à multiplier, dans les ruines, les plongées, contre-plongées et perspectives audacieuses. Cette technique donne à ses planches une dimension de plus, une profondeur. Il représente, avec pragmatisme, le résultat de la lutte entre les constructions humaines et le développement d'une nature qui n'est plus canalisée. Le héros est accompagné d'un puma que l'auteur dessine avec le talent d'un peintre animalier du XIXe siècle.
Dans le domaine des récits post-cataclysmiques en BD, Éric Stalner signe, avec La Zone, une belle réalisation.
Serge Perraud nooSFere 20/01/2012
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