Fantasio et Spirou se réveillent sur ... la face cachée de la Lune. Depuis la fenêtre de leur chambre, identique à celle de Champignac, ils voient sur un pas de tir, une navette avec le sigle Z. Pacôme et Zorglub arrivent. Ce dernier explique qu'il les a endormis pour leur éviter les désagréments du vol. Il leur fait visiter ses nouvelles installations pour des inventions vertueuses. Pacôme l'interroge sur le financement de tels aménagements. Zorglub les emmène alors à Vegas Station, un parc de loisirs réservé à une richissime clientèle. Pendant qu'ils visitent, un message audio diffuse une alerte relative à une éruption solaire et enjoint à rejoindre les abris. Les bâtiments se verrouillent. Spip est resté dehors. Spirou fonce à sa recherche. Ils réussissent, au terme d'une course échevelée, à se protéger, mais pas totalement. Commence, alors, pour les deux amis une mutation qui semble irréversible...
Après avoir sillonné la Terre dans tous les sens, les deux héros se retrouvent sur la Lune, l'occasion de se confronter à de nouvelles situations. Dans l'album précédent, des notions d'économie avaient été introduites dans le scénario. Fabien Vehlmann base une partie de son histoire sur le financement, et ses contraintes, des laboratoires de Zorglub. Celui-ci, voulant rester honnête a dû trouver des apports financiers et composer avec ces investisseurs. Il donne l'image réaliste du monde scientifique qui doit concilier recherches et mercantilisme.
Fabien utilise une population de « people » et leurs caprices pour quelques gags ainsi que les agents de sécurité. Avec le chef des vigiles, il use de ces renvois que les auteurs de héros récurrents affectionnent en faisant référence à tel ou tel titre déjà paru.
Fabien Vehlmann a concocté un scénario plaisant, agréable à lire, riche en rebondissements et en gags, mais sans toutefois retrouver la magie qu'il a mise dans d'autres albums.
Yoann « adultérise » les personnages, les faits plus dynamiques, plus percutants, voire plus rageurs. Sous son crayon, ils évoluent, quittent leur allure d'éternels adolescents pour une certaine maturité. Faut-il s'en réjouir, ou le regretter ?
La face cachée du Z, s'il présente quelque intérêt, est un album vite lu et vite... oublié.
Serge Perraud nooSFere 27/01/2012
|